Little Scientist
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Des étudiants en sciences ont testé leurs expériences sur leurs camarades... celles-ci n'ont pas toujours donné le résultat souhaité. Oups !
 
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 Longue nuit [ PV Elisabeth de Matignon]

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Raphael Reed Carpenter
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Raphael Reed Carpenter


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MessageSujet: Longue nuit [ PV Elisabeth de Matignon]   Longue nuit [ PV Elisabeth de Matignon] Icon_minitimeMar 23 Déc - 22:35

Et des histoires folles à dormir dehors.

Le col de mon manteau se voyait remonté avec un geste habitué. Mes cheveux en bataille étaient complètement trempés. La pluie s’abattait sur le campus. Et tellement abondamment. L’orage ne tarderait surement pas. La force des éclairs pouvait en laisser certains cloitrés chez eux pour plusieurs heures. Et déjà j’entendais le tonnerre gronder au loin. Je ne m’effrayais même pas. Que faisais-je alors sous ce mauvais temps ? A marcher dans le gravier où les flaques se remplissaient un peu plus chaque seconde ? L’eau semblait avoir pris possession de tout le paysage. Je m’arrêtais un instant. Michelle. Je la voyais traverser le campus en direction des dortoirs Einstein. Qui pouvait-elle bien rejoindre ? Et pourquoi cette question cherchait désespérément une réponse ? Mes yeux la suivirent simplement. Sans que je bouge. Elle n’avait pas de quoi se couvrir la tête, tout comme moi. Et ses cheveux ruisselaient cette pluie. Je glissais mes mains dans mes poches, je n’avais pas pris le temps de fermer mon manteau et chaque rebord s’envolait dans une direction opposée. Je reprenais mon chemin. Ou allais-je ? C’était tellement simple pour moi. Là où j’étais toujours allée dans ce genre de soirée mouillée et solitaire. Le genre d’endroit où plus personne ne peut m’attendre. Depuis que j’en étais capable, je m’étais toujours réfugié de cette façon. La pluie devenait encore un peu plus forte, moi qui pensais que ce n’était pas possible que plus d’eau tombe du ciel. J’avais la tête pleine. La tête beaucoup trop pleine pour être encore capable d’avancer sereinement. J’avais besoin de me laisser aspirer dans le néant. Dans cette chose accessible seulement seul, seulement sans personne à notre suite. Mes mains étaient chaudes malgré la pluie et je profitais du chemin qu’il me restait à parcourir pour m’allumer une cigarette. J’avais du mal à l’allumer. Le vent. La pluie. Tout ce qui me rongeait. J’y parvenais enfin et reprenais mon chemin. Machinalement. J’avais besoin de tout oublier. De tous les oublier. Et surtout, de m’oublier moi-même. Me supportais-je encore ? N’étais-je que cet artiste torturé caché derrière ce scientifique froid et inaccessible ? J’écrasais le mégot de ma cigarette dans un geste beaucoup trop habitué. Je poussais la porte du bâtiment et redécouvrais une ambiance sans pluie. Je marchais alors dans le couloir vide où mes pas résonnaient. Des traces mouillées se marquaient sur mon passage. La porte du foyer était encore ouverte. J’y entrais. Laissant mon manteau s’écraser sur le sol. Le laissant simplement glisser de mes épaules. De mon corps douloureux et en partance pour le paradis. Pour tout ce que je recherchais. Pour tout ce que j’espérais atteindre. J’étais déjà en transe. Ailleurs. La salle aurait pu être pleine, je ne l’aurais pas remarqué. Et elle était simplement plongée dans la pénombre, éclairée par cette lune pleine que je ne voyais même plus.

Sans détours.

Mes mains se posèrent sur le piano. Comme aimantées. Je me sentais aspiré dans cette spirale infernale d’où personne ne pouvait me sortir. Cette unique spirale que je ne pouvais qu’aimer. Mon unique échappatoire dans cet endroit où même mon reflet m’insupportait. Mes mains glissèrent déjà sur les touches blanches et noires tandis que mon pied jouait avec la pédale. Le requiem de Fauré. Comment aurais-je pu l’oublier ? Les premières notes étaient tellement douces. La voix du bariton résonnait dans mon esprit. Les paroles latines ne pouvant que me charmer d’avantage. Tout était doux. Puis, doucement, le son montait. Je retirais la sourdine et laissais la suite des notes m’emporter bien plus loin. Me laisser totalement hors d’atteinte du monde extérieur. Tremens. Tremens. Tremble. Tremble. La voix des cœurs, tellement douce, donnait une certaine douceur pour finalement remonter en crescendo. Decrescendo. Arrivée des cors. Crescendo. Tout était bien plus fort. Oh. Tout ça, c’était dans ma tête. Mais le piano était bien là, rappelant à l’ordre toute personne qui aurait pu me croire fou. Mes mains parcouraient le piano avec frénésie. Et je sentais que ma respiration se faisait plus sereine que d’habitude. J’enchaînais avec une autre œuvre classique. Plus agressive. Plus rapide. Puis une autre œuvre. Un autre morceau. Je sentais tout s’accélérer sous mes doigts rapides. La sueur commençait à marquer une fine pellicule sur mon front mais je ne m’arrêtais pas pour autant. Accélérant encore. Qui aurait pu me comprendre ? A part quelqu’un qui apprécie aussi de s’échapper à travers un ailleurs ? Peut être, quelqu’un d’un autre siècle saurait capter cette force ? La mélodie se calmait et je partais dans une sorte de ronde. Avec cet air de piano doux et mélancolique. Je me laissais emporter une nouvelle fois.


« Moi j'suis menteur, amnésique, mauvais joueur et amoureux transi
Je n’ai pas d'nom, pas d'fierté, pas d'orgueil ni d'courage »

Chantais-je doucement.


Amoureux ? Oh non. Je ne savais même pas ce que cela pouvait vouloir dire.


« J'y enfermerai ton nom à l'intérieur,
Moi j'vendrai mes crack, mon ciel, mes rêves pour un regard d'elle. »

Ajoutais-je doucement.


La mélodie changeait pour ressembler à la musique d’un piano bar.


« Non, rien de rien
Non, je n'oublierai rien
Pas même le goût amer
Du dernier coup ...de rein. »

Articulais-je.


Mes mains repartirent alors dans une symphonie.
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Elisabeth De Matignon
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MessageSujet: Re: Longue nuit [ PV Elisabeth de Matignon]   Longue nuit [ PV Elisabeth de Matignon] Icon_minitimeDim 28 Déc - 14:47

C’était une mauvaise soirée…Pourquoi? La pluie tombait violemment et en trombes sur la pelouse du campus. L’air était frais et le vent soufflait violemment. Elisabeth, marchant le long du chemin de graviers, passant devant le foyer étudiant, décida de s’abriter le temps de l’averse à l’intérieur du petit bâtiment moderne. Elle se dirigeait alors vers la porte d’entrée puis l’ouvrit avec précaution, comme son habitude. Elle était très peu venue dans cette partie du campus,ayant toujours quelque chose qu’elle considérait de plus intéressant à faire. Elle se rappelait quand même le chemin à suivre pour arriver au foyer et y parvint rapidement sans difficulté. Après avoir ouvrit la porte, Elisabeth se dirigea vers des canapés rouges tout au fond de la pièce qu’elle trouvait d’ailleurs très à son goût. La pièce était plongée dans une totale obscurité et Elisabeth n’avait aucune envie de l’éclairer. Être plongée dans le noir lui plaisait. En effet, elle adorait ces moments bien à elle, où elle n’avait aucun personnage à jouer et personne à impressionner. Trouvant u’il faisait suffisamment chaud dans la pièce, Elisabeth se releva et enleva son long manteau noir qui lui saillait à merveille, découvrant la magnifique robe qu‘elle portait. Elle aimait tant s‘occuper d‘elle et se sentir belle et élégante. Elle posa son trench, toujours avec précaution, sur le siège voisin et se rassit à sa place. Elle ferma les yeux un instant, pensant et repensant à sa vie d’antan…Regrettait-elle son époque?Bien sûr que non, la vie était tellement plus agréable depuis son voyage imprévu. La condition des femmes avait tellement changé! Les festivités n’étaient plus les mêmes. Ça, en l’ occurrence, c’était la seule chose qui gênait Elisabeth, elle qui aimait les soirées passées à discuter de tel ou tel livre, elle qui adorait parler de littérature ou encore de dessin, tout ceci n’existait plus à présent, étant remplacé par des beuveries clandestines sur le campus. Mais la vie semblait tout de même bien plus agréable et sereine à Elisabeth, elle adorait la nouvelle technologie et s’y était habitué peu à peu, restant des heures devant les micro-ordinateurs du campus à essayer de retranscrire à peu près convenablement des nouvelles de son invention sur l’écran. Ce qui lui plaisait aussi dans sa nouvelle époque, c’était la facilité que l’homme avait acquis grâce à l’aide de machines et de mécanismes divers et variés. Elisabeth était plongée dans ses pensée lorsqu’elle entendit la porte du bâtiment s’ouvrir.


*Tiens, n’aurai-je pas été la seule à me réfugier ici? * pensa-t-elle.


En effet, des pas résonnaient dans le couloir, se rapprochant peu à peu de l’entrée du foyer, qui était restée ouvert après l‘arrivée d‘Elisabeth. Elle vit alors entrer un jeune homme qu’elle ne connaissait absolument pas. Il était vêtu d’un long manteau qu’il laissa glisser de ses épaules et s’écraser contre le sol. Ses cheveux étaient totalement imbibés d’eau, et de fines gouttelettes ruisselaient de son front ainsi que de son menton. Le jeune homme se dirigea sans hésitation vers un coin de la salle où se trouvait un piano qui semblait avoir déjà bien vécu, et commença à jouer à merveille, sans s’arrêter un seul instant. Elisabeth referma les yeux et resta immobile un instant, écoutant la merveilleuse mélodie, sa tête se balançant, suivant le rythme de ce morceau totalement inconnu et en même temps qui lui rappelait quelque peu son époque… En effet, ce requiem ayant été achevé quelques années après le départ d’Elisabeth dans le futur, c’est une composition qui colle aux « règles d’écriture » de son époque. Elle se laissa emporter par la musique jusqu’à la fin du morceau, qui eut le don de l’apaiser et de lui faire oublier sa morosité liée au temps. A la fin du morceau, le jeune homme, qui lui apparaissait de dos, repartit de plus belle dans un registre totalement différent, mais avec tout autant de talent. Le jeune homme changea une autre fois de registre pour jouer un morceau plus joyeux que le précédent. A la fin de ce dernier morceau, Elisabeth se leva de son siège et applaudit doucement le jeune homme, qui ne pouvait toujours pas la voir. Elle sortit donc de l’obscurité et avança vers le piano. Lorsqu’elle vit enfin le visage du jeune homme, la captation de la femme se transforma en incompréhension totale. Ses yeux se plissèrent, comme pour enlever l’image du jeune homme, comme si elle était irréelle…Ce visage lui était si familier!Mais c’était impossible, pas lui, pas ici! Elisabeth resta debout, recula de quelques pas , se rassit en face du jeune homme puis chuchota.



C’est bien toi, Constant?C’est impossible, toi ici?
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Raphael Reed Carpenter
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MessageSujet: Re: Longue nuit [ PV Elisabeth de Matignon]   Longue nuit [ PV Elisabeth de Matignon] Icon_minitimeLun 23 Fév - 15:51

Une symphonie ? Une mélodie ? Une vie.

La musique avait toujours été affreusement tranquillisante pour moi. Comme une drogue qui s’infiltre peu à peu dans mes veines pour me donner la possibilité de m’échapper. Et surtout, pour faire que je me sente bien. C’était comme inné. Les jouets pour enfants qui font de la musique avaient déjà dû m’appaiser et m’appeler ailleurs. Dans la salle le requiem avait résonné comme un dernier serment, une dernière chance. Etais-je mélancolique ? Cachais-je mon jeu derrière une inaccessibilité et une froideur sans pareil ? Je ne sais pas. Tout ce que je sais, c’est que quelque chose, quelqu’un plus exactement, avait arrêté mon moment. Mon instant. Je m’arrêtais à la fin de mes morceaux, et un applaudissement d’une finesse et d’une noblesse rare à notre époque remplissait le silence. Qui était-ce ? Je ne voyais personne. Si. Elle sortait de l’ombre. Elle. Qui était-elle ? Ses vêtements étaient portés avec une telle grâce et une telle . . . Je n’arrivais pas à qualifier cette personne. Elle semblait trop noble pour appartenir à notre espace temps. Trop âgé peut être ? Quel âge pouvait-elle avoir ? Etait-elle d’ici ? Sœur d’un étudiant ? Ou d’une étudiante ? Son allure, son port de tête, ne semblaient pas convenir à notre campus. Mes yeux glissèrent sur sa robe qui retombait sur ses hanches. Ce n’était pas voyeur ou vicieux, c’était simplement une manière d’apprecier ce qu’elle était. Mon visage semblait toujours froid et distant. Ma main se glissait alors dans mes cheveux et les ébouriffés quelque peu, à la manière d’un artiste fou, désabusé et incompris. Du revers de ma main, j’essuyais les gouttes qui avaient perlées sur mon front et qu’il restait de la pluie. Lorsqu’elle me regardait enfin, mes yeux se plongèrent dans les siens. Mes yeux vairons, l’un bleu et l’autre gris, captèrent les siens. Son regard changeait aussitôt. J’y lisais une chose. L’incompréhension. Pourquoi ? Me connaissait-elle ? Qui était-elle pour connaitre mon visage ? Elle reculait de quelques pas. Je ne bougeais pas. Observant simplement ses réactions. Je ne parvenais pas à comprendre ce qui n’allait pas, ce qui la mettait dans cet état. Allais-je comprendre ? Elle s’asseyait à nouveau face à moi. Je devinais son visage dans les reflets de la lune. Son visage semblait noyé de questions. Pourtant, elle ne perdait rien de son visage de poupée. Comme en porcelaine. Comme ces femmes, il y a deux ou trois siècles. C’est ça, elle ne ressemblait pas aux filles de maintenant. Son teint était blanc, presque comme la neige. Alors que tellement de filles cherchent à bronzer, à se faire toute sorte de soin, pour augmenter la pigmentation de leur peau.


« Pourquoi serait-ce impossible ? »
Demandais-je.


Aucune expression sur mon visage, seulement mes yeux dans les siens. Qui était ce Constant ? Pourquoi ne pouvait-il pas être ici ? Voulais-je réellement savoir qui il était ? Non. Je crois que je voulais savoir qui elle était. Et peut être que de ça aussi je m’en fichais quelque peu. Mais peut être que mon envie de chercher, de pousser les limites était encore plus forte ? La soirée se présentait comme tellement longue ? Alors pourquoi ne pas la ralonger agréablement ? Avec de l’action, de nouvelles choses, et de nouvelles personnes ? Interessant non ? Mes mains se reposèrent sur le piano, détournant mes yeux d’elle. Un concerto pour piano. Oh bien sûr, je ne jouais que la partie de piano, mais elle était bien suffisante à m’envoûter les oreilles. N’est-ce pas ? Mes mains glissaient sur le piano avec douceur et fermeté. Comme sur un corps que je réveillerais peu à peu. Sens-tu ? Sens-tu cette transe qui me guette ? Qui attend un moment d’inattention pour s’emparer entièrement de moi ?Moi je la sens. Toute proche, beaucoup trop proche. Je fermais les yeux un moment. Les ouvrais à nouveau. Je m’arrêtais et me tournais à demi vers elle. Quel était son nom ? Si je lui demandais, le jeu se finirait beaucoup trop rapidement. J’esquissais un leger sourire, tellement léger qu’il semblait imperceptible. Un coup de tonerre retentissait brutalement. Je me levais alors, m’approchant de la fenêtre. L’eau ruisselait le long de la vitre. Je m’adossais alors au mur tout en l’observant. Mes yeux s’accrochant à nouveau aux siens.


« Tu aimes le classique ? Bach ? Dire que j’aime Mozart fait tellement . . . Cliché. Fauré aussi. Mais il faut avouer que Wagner ne me plait pas. »
Dis-je doucement.
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