Little Scientist
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 What am I doing here ? [Re... Raphael R.C]

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Michelle Thann
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MessageSujet: What am I doing here ? [Re... Raphael R.C]   What am I doing here ? [Re... Raphael R.C] Icon_minitimeSam 22 Nov - 1:36

[Désolée, c'est pas génial Embarassed ]

    Okay, c'était stupide . J'allais rentrer dans ma chambre, fermer le verrou et m'asphyxier de musique jusqu'à ce que mon corps s'épuise enfin, et que ces fichus migraines s'en aillent . J'oublierais tous les bouleversements de mon après-midi, les mille et unes émotions que j'avais ressenti, son visage si délicieusement troublant . Pourquoi rajouter à tout ça ? Est-ce que j'aimais me torturer ? Est-ce que je prenais goût au drame qui me plaisait tant en littérature ? Depuis combien de temps avais-je besoin de ça ? Comment les choses avaient-elles pu changer à ce point ? Je n'étais personne après tout . Je n'avais rien de spécial . J'étais passé inaperçue tout l'an passé ou presque . Je n'avais pourtant rien de différent maintenant . Mes yeux étaient effectivement incroyablement puissants mais ce changement n'avait d'effet que sur moi et sur ma façon de voir le monde . Alors comment me convaincre que mon après-midi n'était pas un pur délire issu de mon imagination ? Pourquoi fallait-il que tout ça me retourne de cette façon ? Pourquoi n'étais-je toujours pas entre les murs rassurants de ma chambre ? Et dernière question, mais non des moindres, qu'est-ce que je foutais devant cette porte ?

    Je me tenais devant la porte de la chambre voisine à la mienne . Elle était sans doute en bois mais je n'étais pas experte pour distinguer ce genre de choses . J'aurais pu certes donner toutes les caractéristiques de cette porte dans les moindres détails, je n'aurais pourtant pas su vous dire si c'était bel et bien du bois . Je n'y connaissais rien . Je ne savais pas depuis combien de temps j'étais là, maladroitement planté dans mon jean et mon pull détendu et délavé, mais mes jambes commençaient à légèrement s'ankyloser . En même temps ce n'était pas spécialement révélateur vu la fatigue de mon métabolisme ces derniers temps . J'espèrais réellement que personne n'était capable de me voir quand je me décidai finalement à aller vers l'autre porte, celle de ma chambre, avant de m'arrêter net et de retourner à ma position initiale .

    Je me demandai ce que j'attendais bêtement, étant donné que je ne n'avais même pas frappé . Si Raphael sortait de la chambre sans prévenir, je serais sans doute plus morte de honte qu'autre chose et si il me surprenait ainsi en revenant j'aurais sans doute une attitude similaire. Qu'est-ce que je voulais à ce type à la fin ? J'aurais du le haïr, lui en vouloir pour ce qu'il m'avait fait . Je n'étais pas idiote et je savais ça . Seulement je ne pouvais pas forcer ce que je ne ressentais pas . J'avais vu à quel point il s'était détesté de m'avoir ... enfin d'avoir fait ce qu'il avait fait et j'estimais presque qu'il s'en était trop voulu . Sa douleur m'avait été encore plus insupportable que la mienne .

    Ce que j'avais vu en lui ce soir là, grâce à mes yeux particuliers, au delà de sa froideur affichée habituellement, c'était un garçon en pleine détresse, un homme qui avait besoin d'être sauvé . J'avais l'impression de ressentir parfois la haine qu'il éprouvait et je pensais qu'elle était dirigé contre moi, mais il n'y avait pas de raison . Comment pouvait-il se détester à ce point ? Pourquoi me sentais-je responsable de lui depuis cette fameuse soirée ? Je n'aurais pas pu l'expliquer . Je savais juste que j'étais inquiète . Je voulais juste savoir, peut être que je regretterais immédiatement en le voyant désagréable ou haineux à mon égard, comme il savait bien le faire mais peu importait en fin de compte . Je devais savoir .

    Je me mordis la lèvre, ma main hésitante près de la porte que j'effleurais avant de frapper faiblement de ma main si petite . Je me faisais même mal en frappant aux portes, et tout ça pour un ridicule petit bruit sourd . On aurait dit un gamin de cinq ans qui frappait . Et encore un gamin pas épais . Je me retrouvai encore à attendre et je trouvais la situation aberrante en y repensant. Mon petit poing se cogna une nouvelle fois contre la porte . Rien . Je n'aimais pas ça . J'aurais préféré qu'il m'ouvre et qu'il crache son venin, plutôt que de devoir m'imaginer ce qui pouvait l'occuper . Ou ce qui pourrait éventuellement l'empêcher de m'ouvrir . Je secouais la tête comme pour faire fuir ma paranoïa grandissante et renonçai en me rendant enfin vers ma chambre . Il était sorti, voilà tout . Cependant, je retenais mal mon anxiété et je me demandai alors si j'allais pouvoir supporter ça longtemps .
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MessageSujet: Re: What am I doing here ? [Re... Raphael R.C]   What am I doing here ? [Re... Raphael R.C] Icon_minitimeSam 22 Nov - 15:48

Trop captif, défensif. Agressif. Qui est le fautif ?

Négatif. La fin d’après-midi passait trop vite. Et la soirée débutait déjà. Qu’avais-je fais de ma journée ? J’avais profité de mon temps libre pour rester un peu trop longtemps dans la salle de musique à disposition des élèves qui avait été étrangement vide. A cause de moi ? Non. Les autres avaient sûrement mieux à faire. Le requiem de Foré se perdait encore dans ma tête et les vibrations des notes faisaient encore vibrer mes veines. Mes veines allaient d’ailleurs vibrer par autre chose encore une fois. Mais j’en avais l’habitude à présent. Malgré tout, la journée en salle de musique m’avait évité la consommation de quelconques drogues. Je me penchais sur ma chaine stéréo et mettais un disque de Patti Smith. M’allumant une cigarette je m’asseyais sur mon lit défait. Je me laissais alors tomber en arrière en me laissant emporter par la voix noyée de haine de la chanteuse. Je recrachais une bouffée de fumée en défaisant la boucle de ma ceinture, finissant par la retirer. Ma pause n’avait pas durée longtemps et je me levais déjà, attrapant une bouteille d’eau sur ma table de chevet. J’avalais quelques gorgées qui me désaltéraient et je la laissais tomber au sol. J’avais encore besoin de dépenser mon énergie, cela faisait bien longtemps que je ne m’étais pas laissé aller dans un concert trop bruyant. Je retirais mon t-shirt et allumais la radio dans la salle de bain. Revenant dans ma chambre j’éteignais la stéréo. Un titre de Gainsbourg s’échappait de la salle ou j’avais prévu de me doucher. J’écrasais mon mégot dans le cendrier en verre et après avoir finit de retirer tous mes vêtements, je m’enfermais dans la salle d’eau. Je montais quelque peu le son et laisser le chanteur me conter l’histoire de Bonie et Clyde. Me penchant sur le lavabo je me brossais les dents frénétiquement et me rinçait la bouche. Mon reflet dans le miroir me dégoûtait malgré moi. Je ne savais plus comment me regarder pour me supporter. J’étais devenu détestable, irritable, désagréable. Pas étonnant que je n’aie personne près de moi et qu’on m’évite comme la peste. Un soupire s’échappait de mes lèvres. Pourquoi j’étais toujours dans cet état lorsque je croisais mon regard ? J’avoue que je n’avais pas besoin de me voir pour me détester, mais ça aggravait les choses. J’aurais mieux fait de sortir tous les miroirs de ma chambre pour ne plus avoir besoin de me croiser. Je serrais les poings contre le carrelage froid du lavabo. Ma tête se baissait. Je ne voulais pas me regarder en face. Si vous connaissez un moyen de vous oublier, ou d’atteindre la dernière overdose en quelques secondes, dites le moi. Je m’éloignais enfin du lavabo et laissais couler l’eau jusqu’à ce qu’elle chauffe. Je mettais l’eau chaude plus forte que l’eau froide comme à mon habitude.

Maniaco-dépressif.

Je me glissais enfin sous le pommeau de la douche et retenais un léger gémissement de douleur dédié à la chaleur de l’eau. Finalement, je m’habituais à la chaleur et sentait une agréable sensation m’envahir. En fait, certains plaisir pouvaient être tellement simples. Au bout d’un moment, je me décidais à sortir de la douche. Un bon point. Je ne voyais plus mon reflet à travers la buée qui avait recouvert mon miroir. Je m’essuyais à l’aide de ma serviette et enfilais un jean. Je sortais de la salle de bain. J’avais éteint la radio depuis un moment. Une cigarette se logeait déjà au bord de mes lèvres, j’allais l’allumer lorsque j’entendais des pas hésitants devant ma porte. Je m’approchais de la porte et m’apprêtais à l’ouvrir. Je me retenais, j’avais dû rêver. Après tout, ce ne serait pas la première fois. Qui pourrait bien venir me voir ? Me rendre visite ? Un scientifique ayant eut une idée de génie ? Un mutant sentant les symptômes le tirailler ? Mais non. Michelle. Mon visage se tournait vers la porte. C’était pourtant évident. Je regardais le réveil. Début de soirée. C’était l’horaire qu’elle avait l’habitude d’utiliser. Avait-elle dans l’idée de me rendre fou ? Je sentais sa surveillance, je devenais paranoïaque. J’avais l’impression de la voir à chaque endroit, à chaque instant. Là. Juste pour me prévenir qu’elle n’a pas oublié, qu’elle n’oubliera pas. Cette emprise me rendait malade. Une soirée m’avait rendu prisonnier de cette fille et je le supportais de moins en moins. Mes pensées se virent arrêtées par le frappement de la porte. Je fixais la porte sans bouger. Non. Je ne lui ouvrirais pas. Après tout, qu’elle arrête, qu’elle arrête de me surveiller. Je n’étais pas son pantin. J’étais vraiment malade avec mes pensées de loup blessé au fond de sa tanière. Au bout de quelques minutes les frappements recommencèrent. Je ravalais ma salive. Elle y tenait ? J’écrasais ma cigarette sans la terminer. Je me redressais et attrapait un t-shirt. Si en plus je lui ouvrais torse nu elle allait encore penser que je voulais la violer. Je me dirigeais alors vers la porte et ouvrais. Personne. J’étais dingue ou quoi ? Je ne pouvais pas avoir rêvé. Non. Elle devait être retournée dans sa chambre, en ayant marre d’attendre. Je me dirigeais vers sa porte puis faisait machine arrière. Retournant dans ma chambre. Il était dix-neuf heures trente. A vingt heures trente j’irais. Le temps de la faire un peu mariner. Je ne savais pas ce qu’elle cherchait, je ne savais pas ce qu’elle voulait. Je regardais la montre et sortais de ma chambre, enfin. Je toquais alors à sa porte et m’adossais contre l’encadrement. De quoi avais-je l’air avec mes cheveux mouillés en bataille ? A l’instant où elle ouvrait la porte, je plongeais mes yeux différents l’un de l’autre dans les siens.


« Je te dérange ? »
Soufflais-je.
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MessageSujet: Re: What am I doing here ? [Re... Raphael R.C]   What am I doing here ? [Re... Raphael R.C] Icon_minitimeSam 22 Nov - 19:13

    Dès que j'avais passé la porte de la chambre, j'avais jeté ma veste dans le décor, laché mes clés sur mon bureau et mit en marche mon PC . Je jetai un rapide coup d'oeil au lit de mon amie Irina-Candice, ajouté à la chambre assez spacieuse récemment . Autant j'appréciai ma solitude, autant il me tardait aussi qu'elle soit là . Elle n'était pas le genre de fille qui troublerait ma tranquillité, mais qui au contraire était agréable à vivre .
    La chaleur qui régnait dans la résidence contrastait affreusement avec la fraîcheur ambiante de l'extérieur et chaque fois que je gagnais la chambre j'avais l'impression de suffoquer . Je me débarrassais de mon pull qui alla rejoindre ma veste et me diriger vers le frigo pour attraper une canette de Coca . J'étais un peu sur les nerfs, en même temps c'était la seule chose qui faisait que j'étais encore éveillée .

    J'étais contrariée de ne pas avoir pu statuer par moi même sur mon voisin de chambre . Je n'ouvris même pas la canette une fois entre mes mains, me contentant de jouer avec un temps que je ne comptai pas, puis m'étendis sur mon lit . Je somonolai peut être, je ne saurais le dire . Un coup frappé à la porte me surprit et je sursautai presque . Un coup assez fort, pensai-je surement pas celui du petit poing faible d'Irina-Candice qui d'ailleurs ne frappait jamais aux portes . Mon visage se déforma en une moue intriguée . Je me levai donc et posai la canette qui commençait à m'engourdir les doigts . Mon corps s'adaptait enfin à la température ambiante tandis que je me dirigeai d'un pas qui se voulait léger vers le juda de la porte que je consultais afin de mettre fin au mystère . Encore une fois, je fus décontenancée en identifiant les cheveux en bataille de Raphael . J'eus cette sensation étrange quand vous pensez inconsciemment à une chose et qu'elle se réalise, et que pendant une seconde on s'interroge sur la réalité de ce qui se passe . Venait-il de rentrer ? M'avait-il bien ignoré tandis que je frappais à sa porte ? Peu importait . Au moins il était là debout . Euh... oui c'était ça qui était étrange, il était devant ma porte à peine une heure après que j'ai cherché à ... que j'ai cherché à quoi au juste ? A vérifier qu'il n'avait pas fait une overdose si prêt de moi sans que j'ai pu faire quoi que ce soit pour l'aider ? Oui un truc dans le genre sans doute .

    C'est donc dans mon vieux jean et mon sempiternel débardeur blanc que je me décidai à ouvrir la porte à mon visiteur pas-tout-à-fait-surprise . Mes yeux comme à leur habitude le détaillèrent en une seconde . Ses cheveux encore humides m'intriguèrent . Pleuvait-il dehors ? Un T-Shirt et un jean, non il ne venait à l'évidence pas de l'extérieur . Et pourtant je n'avais pas entendu le bruit de la serrure qu'on déverrouille caractéristique de quand il rentrait . Mon cerveau sautait vite aux conclusions . Les pores de sa peau, fraîchement sec et nettoyé mettait en évidence la douche qu'il devait avoir pris peu de temps auparavant . Il était bel et bien chez lui lorsque j'étais venu toute à l'heure . Il m'avait ignoré . Je m'en fichais en fait . La seule chose que je ressentais c'était un certain soulagement . Je considérais même le fait qu'il vienne finalement me voir comme encourageant . Ses yeux vairons attrapèrent les miens, il avait toujours l'air sur la défensive avec moi malgré son apparente décontraction . J'examinai un instant son regard qui avec des yeux comme les miens était d'autant plus admirable . Je m'interrogeais un instant sur ses intentions . Pourquoi m'avoir ignoré pour débarquer une heure plus tard ?

    "Pas du tout," répondis-je lorsqu'il me demanda s'il me dérangeait . Je ne précisai pas que j'étais moi même venue frapper à sa porte un peu plus tôt dans la soirée pour des raisons qui me paraissaient évidentes . Si il avait fait la sourde oreille caché dans sa chambre, il prendrait ça comme une accusation et s'il n'était pas là je ne tenais pas à ce que la ridicule situation dans laquelle je m'étais retrouvée plutôt ne revienne sur le tapis . Mais je n'étais pas du genre à jouer les filles fières et blasées .

    "En fait, je commençai à m'inquiéter..." lachai-je honête ma bouche formant cette moue timide qui ressemblait presque à un petit sourire . J'ouvris davantage la porte d'un geste prudent pour qu'il se sente libre d'entrer . Je crois que quiconque qui connaîtrait toute l'histoire entre Raphael et moi me prendrait certainement pour une folle rien que pour ce geste . Seulement je crois que la crainte que je ressentais envers mon voisin était éclipsée par la compassion que j'éprouvais pour lui . Certes, j'avais gardé des séquelles de cette nuit-là . Mais, vu les cernes que je devais avoir les bleus étaient sans doute presque invisible maintenant . J'avais toujours une marque sur mon bras, mais elle commençait doucement à disparaître et la plupart du temps mes vêtements la cachait . Je rencontrais une nouvelle fois ses yeux, lui demander comment il allait ne convenait pas . Tout son paradoxe résidait dans cette indifférence affichée et cette détresse profonde, qui réveillait en moi un drôle d'instinct . Il était trop triste de le voir ainsi, j'aurais tellement aimé pouvoir faire quelque chose, pouvoir apaiser tout ce qui bouillonnait derrière sa carapace froide . Quand je me souvenais de cette terrible nuit, je me souvenais, évidemment du noir, de la douleur mais aussi de lui, prenant soin de moi, désireux de réparer ce qu'il avait fait. Au fond, parfois je pensais que je ne lui avais pas pardonné, pourtant à aucun moment ma rancoeur n'avait ne serait-ce qu'égalée mon désir de l'aider .
    J'attendai qu'il partage avec moi la raison de sa venue, ou qu'il rentre même sans s'expliquer . Je me fichais pas mal d'avoir une explication, je voualis pouvoir garder un oeil sur lui et tant qu'il serait avec moi je serais sure de ce qu'il ne fait pas ...
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MessageSujet: Re: What am I doing here ? [Re... Raphael R.C]   What am I doing here ? [Re... Raphael R.C] Icon_minitimeSam 22 Nov - 20:32

J’ai la sensation de me perdre, et de n’avoir aucune issue.

Mes yeux ne se détachaient pas des siens. Je glissais l’espace d’un instant mon regard sur sa tenue. La même que le soir où je l’avais frappée. J’avais la sensation de revoir la scène se dérouler sous mes yeux. Ma chute tellement brutale. Mon crâne qui avait cogné le sol. Et sa main. Sa main tellement froide, et tellement douce, qu’elle avait posée sur mon front en nage. Un frisson me parcourait l’échine en repensant à la froideur de sa peau. Mes yeux s’attardèrent sur ses doigts. Etaient-ils aussi froids aujourd’hui ? Je relevais les yeux jusqu’aux siens. A quoi pensait-elle ? Me voyait-elle encore au-dessus de son corps meurtrit ? Je ne pouvais m’empêcher de penser à l’enchaînement des événements. Mes mains sur elle. Ma violence naissante. Cela ne m’était jamais arrivé. Alors pourquoi ce jour là ? Sur elle ? Ma voisine de chambre. Je sentais encore la contraction de ses muscles sous mes doigts trop forts. Je serrais les poings et baissais les yeux face à ses images. S’il y avait un moyen, un seul moyen, de tout faire disparaître. Je relevais les yeux. Elle me parlait. L’entendre parler était comme sentir la vie battre dans ses veines, sous sa peau claire, et cela me rassurait atrocement. Pas du tout. Je ne la dérangeais pas du tout ? Alors elle était seule. Je fixais ses prunelles qui me paraissaient tellement douce. Elles ne pouvaient pas me paraître douces. Elle jouait un jeu. Il était impossible qu’elle soit gentille avec moi après tout ce qui s’était passé. Pourquoi se montrait-elle ainsi ? Etait-elle tordue ? Me tendait-elle un quelconque piège ? J’en avais peur à chaque instant, et pourtant je me disais que c’était sûrement la meilleure des choses. Parce que je ne méritais que ça. Une garde-à-vue. Un jugement. Une punition. Au moins une punition. Peut être ce sentiment de culpabilité était ma punition ? Je n’en savais rien. C’était bien désagréable de se sentir captif. Certaines nuits j’hésitais à me taper la tête contre un mur ou me dénoncer directement à la police. Qu’ils fassent leur boulot sans encombre. Non ? Quelle chance messieurs ! Le coupable se livre lui-même, et ce, sans plainte de la victime. La victime. Mes yeux regagnèrent les siens. S’inquiéter ? C’était quoi cette blague ? Je restais absolument immobile en la regardant, mais je ne comprenais pas. Quel jeu jouait-elle ? Celui de la victime compatissante envers son bourreau ? Pitié. Ne me faite pas croire de pareilles idioties. Sa moue timide m’interrogeait. Qui était-elle réellement ? Je ne connaissais rien de sa personne et elle me rendait malade, sans rien faire. Je m’interrogeais sur son double jeu que je ne comprenais pas et je me demandais ce qui m’attendait au bout de cette culpabilité. Me réservait-elle quelque chose de bien pire ? Qu’elle me fasse tabasser par des copains à elle, que l’on soit quitte ! Mes yeux suivirent les cernent sous ses yeux. Depuis combien de temps n’avait-elle pas dormi ? Ma main se levait vers son visage, avec douceur, mais je la retirais avant d’avoir frôlé sa peau. Elle paraissait tellement fragile. Elle me faisait penser à Irina, lorsqu’elle ne pouvait plus bouger.

Tes yeux. Ils me brûlent.

J’avais failli mettre un contact entre nos deux corps depuis cette fameuse nuit. Elle ne pouvait que l’avoir remarqué, quelques millimètres avaient séparé ma main de sa joue durant quelques secondes. Mais elle n’avait que pu remarquer cette douceur dans mes gestes, cette hésitation, et cette lueur dans mes yeux. Pardonne-moi. Pardonnez. Réfléchis. Plus personne ne pardonne, tout se paie à présent. Je me souvenais de son corps inconscient que j’avais posé sur mon lit ce fameux soir. Mes mains sûres d’elles, aucun tremblement. J’avais soigné les plaies les unes après les autres. Ouvrant délicatement ses vêtements, laissant apparaître sa peau nue que je m’étais abstenu de regarder lorsqu’elle avait été sans haut. Elle le savait. Elle ne pouvait que le savoir. Puisque la plupart de ses blessures étaient sur ses jambes, son ventre et ses côtes. Et que je les avais toutes soignées avec précision. Mes yeux s’abaissèrent à nouveau mais se virent retenir par une séquelle sur son bras nu. Un frisson parcourait mon échine. Un monstre. J’étais devenu un monstre. Je remontais mes yeux aux siens et remarquais qu’elle s’écartait de l’encadrement de la porte pour me laisser entrer. Visiblement, cette fille allait me faire me poser des questions durant longtemps. J’hésitais et ne bougeais pas.


« Je ne suis pas sûre de comprendre. »
Soufflais-je en la regardant.

« Je . . . »
Hésitais-je.


Pourquoi ? Cherchait-elle quelque chose ? Un soupire s’échappait de mes lèvres.

« Oublie. »
Lâchais-je en me redressant, m’apprêtant à partir.
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MessageSujet: Re: What am I doing here ? [Re... Raphael R.C]   What am I doing here ? [Re... Raphael R.C] Icon_minitimeDim 23 Nov - 19:33

    Je me sentais vraiment stupide ces derniers temps . Je m'étais pourtant toujours considérée comme quelqu'un de relativement intelligent, mais en ce qui concernait les autres je devais me rendre à l'évidence : j'étais mauvaise . J'avais l'impression qu'en ce moment je comprenais encore plus mal que d'ordinaire ceux qui m'entouraient et le jeune homme devant moi ne faisait pas exception à cette règle . Ses humeurs étaient souvent insaisissables comme celle de presque tous les garçons que j'avais cotoyé ces derniers mois, hormis Terrence . Et la rumeur courait que c'était les femmes qui étaient compliqués . Allez comprendre .

    Cet instant sur le pas de ma porte sembla durer des heures . Des heures où nous nous fixions, hésitant . Non, à vrai dire l'hésitation n'est sans doute pas le bon terme pour décrire nos attitudes respectives . En ce qui me concernait, j'étais partagée . Partagée entre le besoin que j'avais de prendre soin de mon voisin et ma nature qui se sentait blessée par son attitude parfois agressive à mon égard . Lui, comme trop souvent, avait l'air torturé . Son regard reflétait toutes les contradictions qui semblaient toujours envahir son esprit . J'avais horreur de le voir comme ça, cela m'était insupportable . Il avait l'air si immobile quand il me regardait comme statufié et rien ne laissait entendre qu'il comptait entrer ou regagner sa chambre . En réalité, mon immobilité était au moins égale à la sienne mais je ne pouvais pas vraiment en prendre conscience .

    Mon corps se raidit quand je vis la main de Raphael se levait vers mon visage si doucement . Je ne compris pas son geste mais ne bougeai pas tandis que sa main retombait avant d'avoir touché ma peau . L'idée qu'il ait voulu me toucher avait provoqué une certaine tension en moi, parce que j'avais des difficultés à appréhender le contact physique avec les autres . Je me sentais toujours mal à l'aise quand on me touchait et si je m'obligeais à toucher quelqu'un j'avais comme l'impression que c'était contre nature . Je trouvais le fait de toucher une personne, peu importe le geste, trop intime en quelque sorte . Je savais que ça pouvait vexer les gens parfois mais je ne pouvais pas m'en empêcher, je n'étais ainsi simplement . Pourtant, le soir où mon voisin de chambre avait dérapé, il m'avait touché, je m'en rappelai très bien . Mais sur le moment je n'avais pas ressenti de gène même quand il avait pansé les blessures qu'il m'avait lui même infligé . Je ne saurais pas l'expliquer, je n'avais aucun contrôle sur ces sensations .

    Je n'avais cessé de l'observer tandis qu'il effleurait presque ma joue avec une certaine appréhension . Ses yeux me révélaient des choses que je ne comprenais d'abord pas . Cette lueur, la délicatesse de son geste . La même que lorsqu'il s'était maudit cette fameuse nuit . La lueur de sa culpabilité, celle de son repentir . Comme s'il me suppliait encore silencieusement de lui pardonner . Mes traits et mes yeux s'attendrirent involontairement . J'aurais voulu le rassurer, mais je crois que même si je lui accordais mon pardon, rien ne changerait . Parce que son regard ses gestes, son attitude, tout me disait qu'il n'était pas prêt à se pardonner lui même . N'étais-je qu'une torture de plus pour lui ? Est-ce qu'au lieu de l'aider je ne faisais qu'empirer son calvaire ? Je me sentais tellement responsable maintenant . J'étais la seule à savoir, donc la seule à pouvoir faire quelque chose, et je ne laisserais pas tomber .

    J'eus un air sceptique quand il dit qu'il n'était pas sur de comprendre . Au moins je n'étais pas la seule à être perdue . Il était si hésitant, c'en était presque déconcertant . Pourquoi avait-il l'air si nerveux ? Que se passait-il dans sa tête en cet instant ? Comment la situation pouvait-elle être à ce point inversée ? J'aurais du craindre de le faire entrer et pas le contraire . Je n'avais pas envie de jouer à un quelconque jeu avec lui, même si j'avais la subtilité de ne pas directement mettre mes préoccupations sur le tapis . Je m'apprêtais à lui donner une explication lorsqu'il se redressa . Il était resté immobile si longtemps que son mouvement me surprit et qu'il me parut géant d'un seul coup . Seul mon visage eut un léger mouvement de recul . Oublie ? Non, mais qu'est-ce qu'il lui prenait à la fin ? Je fronçais les sourcils tandis qu'il semblait vouloir partir et pinçais le lèvres .

    "Comment ça ? Attends..." ma voix n'avait jamais l'air vraiment déterminée peu importait les intentions qui m'animaient .

    J'avançai légèrement vers lui, je ne voulais pas qu'il retourne s'enfermer dans sa chambre là où je ne pourrais qu'imaginer ce qu'il ferait . Surtout pas après avoir perçu une nouvelle fois cette détresse dans ses yeux . J'entrouvris la bouche hésitante puis me décidai enfin à parler :

    "Ecoute, on sait tout les deux de quoi il retourne ..." commençai-je de ma voix claire et basse . "Je voulais savoir..." Je me repris . "J'avais besoin de savoir comment tu allais..." avouai-je enfin.
    "Je refuse que tu retournes t'enfermer dans ta chambre à m'ignorer, pour que je passe la soirée à me demander ce qui peut bien se passer de l'autre côté du mur ..." continuai-je d'un ton qui se voulait sévère mais qui était, hélas, loin d'être convaincant . J'hésitais encore, dévisageant mon interlocuteur . Pourquoi ne le laissais-je pas partir tout simplement ? J'étais impliquée désormais voilà tout, incapable de faire comme si de rien était . Je ne savais pas comment faisait les gens qui passaient leur vie à jouer avec des faux semblants, mais moi je ne pouvais pas me forcer à oublier . Et il ne pouvait pas exiger de moi que je le fasse .
    J'attendais, impuissante, une quelconque réaction de sa part . J'enviai presque les gens qui étaient faux de A à Z au moins il n'avait pas à continuellement se torturer l'esprit .
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MessageSujet: Re: What am I doing here ? [Re... Raphael R.C]   What am I doing here ? [Re... Raphael R.C] Icon_minitimeDim 23 Nov - 22:17

Choisir entre culpabilité et . . .

L’avais-je troublée avec mon geste de rapprochement ? Visiblement oui. Ce n’était pas difficile à remarquer de toute manière. Notre immobilité était réellement étrange. On s’observait toujours en chiens de faïence. Comme si nous savions qu’un mur invisible mais bien présent nous séparait. La relation qui nous liait depuis cette fameuse nuit était réellement étrange. En hésitation permanente. Nous ne savions pas ce que l’autre pensait et bizarrement, nous voulions savoir. Quelle haine nourrissait-il ? Haïssait-il vraiment ou n’était-ce qu’une impression ? La conclusion d’un humain en quête de réponses à ses questions. Chercher celui de nous deux qui était le plus déconcerté était impossible. Aucun de nous deux ne savait comment approcher l’autre. Nous savions tout les deux qu’elle avait toqué à ma porte et nous savions tous les deux que je n’avais pas répondu. Mais nous n’en disions rien. Pourquoi ? Elle aurait pu me faire la remarque sur mon silence. J’aurais pu lui faire la remarque sur sa visite. Mais rien. Absolument rien. Qui culpabilisait le plus de nous deux ? J’étais forcément celui qui devait culpabiliser, mais elle ? Qui était-elle et que me voulait-elle ? Je n’arrivais toujours pas à savoir. Et je ne le saurais sûrement jamais. Ce qui était bien désagréable. Je voulais savoir pourquoi tous les soirs elle toquait à ma porte. Je voulais savoir pourquoi elle s’assurait toujours qu’il y ait du bruit derrière ma porte. Je voulais savoir pourquoi lorsque je la croisais dans les couloirs elle évitait mes yeux. Je voulais savoir pourquoi moi, lorsque je l’apercevais, je ne la quittais des yeux. Pourquoi je me surprenais à glisser mon regard le long de ses traits fatigués. Pourquoi j’avais cette sensation d’être son prisonnier. Je voulais savoir qui elle était réellement. Et surtout, pourquoi ce mystère qui l’entourait, me fascinait quelque peu. Pourquoi cette soirée avait eut un tournant décisif dans nos vies ? Il fallait l’avouer, puisqu’elle occupait ses soirées à guetter le moindre bruit s’échappant de ma chambre. Et moi je passais mes soirées à guetter le bruit de ses pas dans le couloir. Oui. On se rendait fou l’un l’autre, c’était un désastre mutuel et horriblement mauvais pour nous. Notre immobilité faisait de cette discussion un moment trop cérémonial et trop important. Il y avait comme un cercle de silence qui nous enveloppait. Qui oserait aller vers l’autre en premier ? Même si elle me faisait plutôt fuir. Tout comme je devais la dégoûter profondément. Avait-elle peur de moi ? Avait-elle peur que je recommence ? Que je la réduise à nouveau à l’état de poupée de chiffon ? Avait-elle peur parfois, que la nuit j’entre dans sa chambre ? Avait-elle peur parfois de fermer les yeux pour la dernière fois ? Etais-je l’être qui hantait ses cauchemars ou me donnais-je trop d’importance ? Je n’en savais rien, je ne pouvais pas savoir, je n’étais pas dans son esprit, je ne lisais pas les pensées. Ce serait tellement pratique parfois.

Rempli de désespoir.

Attend. Je m’arrêtais de marcher. Je lui tournais encore le dos. Que voulait-elle ? Insisterait-elle pour que j’entre dans sa chambre ? Me tendait-elle un piège ? Est-ce que quelque chose m’attendait derrière sa porte ? Je ne pouvais pas savoir. Mais j’avais la sensation qu’elle était seule. Je me tournais alors à nouveau vers elle, plongeant une nouvelle fois mes yeux dans les siens. Elle s’était approchée de moi. Voulait-elle me mettre en confiance ? J’étais réellement paranoïaque. Ses lèvres s’entrouvraient avec une hésitation dont j’avais l’habitude. Comme si elle cherchait ses mots, ou bien son courage. On sait tout les deux de quoi il retourne. Non. Justement. Je ne sais pas. Je sais simplement qu’un soir j’ai fais la plus grande connerie de ma vie. Que j’ai décidément dépassé les bornes une bonne fois pour toute. Je sais aussi que je ne pourrais plus jamais retourner en arrière. Mais je ne sais rien d’autre. Je ne sais pas ce que tu me veux, je ne sais pas pourquoi tu établis un lien qui n’a jamais existé entre nous. Je regrette le temps où tu n’étais qu’une simple voisine de palier, je regrette ce temps où je ne connaissais que vaguement ton prénom et tes habitudes et surtout, ton corps. Oui, car je le revois chaque soir se convulsionner de douleur. Je le vois se marquer par mes coups. Et je vois ma haine se déverser sur une personne qui était simplement au mauvais endroit, au mauvais moment. Savoir ? Que veux-tu savoir ? Pourquoi ? Même moi je ne sais pas. Comment ? Je me le demande encore. Non. Elle disait n’importe quoi. Elle mentait. Elle se fichait complètement de comment j’allais. Elle s’en fichait. Elle ne pouvait pas s’inquiéter pour moi. Mais pourquoi ? Pourquoi j’avais cette impression d’être complètement largué ? Cette impression que je ne comprenais rien et que je ne comprendrais jamais malgré tous mes effort. C’était quoi son nouveau délire ? J’avais décidément du mal à comprendre. Refuser. Elle refusait que quoi ? Que j’aille dans ma chambre ? De l’autre côté du mur ? Mais de quoi avait-elle peur ? Je ne la quittais pas des yeux.


« Si tu veux savoir comment je vais pour t’assurer de ma mort prochaine, je suis au regret de t’annoncer que pour l’instant je n’ai aucun symptôme d’une quelconque maladie. A moins que la paranoïa que je développe à ton égard en soit une. »
Soufflais-je.

« T’as peur de quoi ? Que j’échafaude des plans contre toi ? Que j’aiguise mes couteaux pour te poignarder bien proprement ? Personnellement je préférerais te vider de ton sang à petit feu si tu n’y vois pas d’inconvénient. »
Ajoutais-je froidement.

« Tu vas faire quoi ? M’obliger à dormir dans ta chambre pour t’assurer que je n’suis pas un dangereux psychopathe ? »
Demandais-je naturellement.


Elle me rend dingue.
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MessageSujet: Re: What am I doing here ? [Re... Raphael R.C]   What am I doing here ? [Re... Raphael R.C] Icon_minitimeLun 24 Nov - 18:26

    Paranoïaque . Menaçant . J'étais complètement abasourdie parce qu'il venait de dire . Ca y'est il crachait son venin mettant fin à ce moment de flottement qui avait semblé s'éterniser. Pourquoi fallait-il qu'il soit si agressif ? Qu'est-ce que j'avais pu faire de mal ? Rien ! C'était lui qui était en tort. Alors pourquoi m'en soucier ? Parce qu'il y avait quelque chose derrière ça, j'en étais si sure . Mes yeux auxquels rien n'échappaient vrillèrent une demi seconde sur ses avants bras laissés nus par son T-Shirt . Je pouvais voir des marques qui resteraient invisibles aux yeux d'autres, mais rien de trop récent . Rien qui ne data d'aujourd'hui du moins .
    Comment pouvait-il alors à ce point se méprendre sur chacune de mes intentions ? Apparemment c'était monnaie courante ces derniers temps, le problème venait peut être de moi, mon ton ou ma façon de m'exprimer, je voulais peut être dire une chose et en révélait une autre complètement fausse . Je ne voyais pas vraiment d'autres explications étant donné la façon donc chacun de mes actes étaient mal interprétés par tous les gens que je rencontrais en ce moment . Alors sans doute que oui, quelque chose clochait chez moi .

    Tant de non-dits nous séparaient . On avait jamais vraiment reparlé de ce qui s'était passé cette nuit-là, on se contentait de savoir que l'autre savait . Quand presque chaque soir j'allais taper à sa porte, et que j'avais peur qu'il n'ouvre pas non pas parce qu'il n'aurait pas voulu mais parce qu'il n'aurait pas pu, je voulais juste savoir qu'il était toujours là et qu'il était... enfin qu'il n'était pas... qu'il était net . Et chaque fois que j'étais exaucé, je me sentais soulagée . Il lui arrivait de simplement ouvrir la porte sachant parfaitement que c'était moi et de continuait à vaquer à ses occupations tandis que j'allais m'asseoir au pied du lit pendant une heure parfois plus, parfois moins . On ne se forçait même pas à se parler des fois . On se scrutait parfois, se jetant des regards soupçonneux . Je ne comprenais d'ailleurs pas pourquoi lui avait cette suspicion envers moi . On aurait pu croire que je le surveillai, je voulais juste le protéger de ce qu'il pouvait faire quand il était seul . Ma présence pouvait l'ennuyer je n'en avais pas grand chose à faire, parce que je savais qu'il ne se ferait rien de mal tant qu'il craignait que quelqu'un (en l'occurrence moi) puisse le voir, le fait que je sache n'avait pas l'air de changer quoique ce soit à ça . Il pouvait prétendre m'ignorer je n'étais pas dupe, il n'était pas si mauvais qu'il cherchait absolument à le faire croire . Comme quand il trouvait un moyen discret d'éloigner sa cigarette en m'entendant tousser à cause de la fumée . Non, je savais, il pourrait faire et dire tout ce qu'il voulait, je savais .

    Je crois que j'aurais dû être vraiment en colère . Crier après lui sans doute . Mais j'étais trop désolée de l'entendre me dire de pareilles horreurs . Mon canal lacrymal était étroitement lié à mes émotions mais je pleurais difficilement quand j'étais à un tel point atterrée . Alors non pas de larmes dans mes yeux . Qu'étais-je censée répondre à ça ? Y'avait-il seulement quelque chose à répondre ? J'envisageai différent scénarios dans ma tête mais aucun de ces emportements n'aurait correspondu à ma volonté . Me justifier, lui dire à quel point il comprenait tout à l'envers servirait-il seulement à quelque chose ? Je le dévisageais interdite . J'avais fait un pas vers lui, réduisant l'espace qui nous séparait, et il était sur la défensive . Ca avait sans doute été une mauvais idée . Je tournai légèrement la tête et battis rapidement des paupières comme pour essayer de me réveiller puis fronçai les sourcils en sa direction :

    "Hum, on t'as déjà dit que tes changements d'humeurs étaient assez déroutants ?". Question oratoire évidemment . "C'est toi qui vient de frapper à ma porte, non ?" m'expliquai-je ensuite .

    Je m'étonnais moi même de réussir à garder un tel sang froid dans mes mots même si ma voix était comme toujours mal assurée . Je voulais toutefois continuer sur ma lancée si bien que les minutes que j'avais passé à encaisser toutes les choses qu'il avait dites me parurent justifiées, vu tout ce que j'avais à dire apparemment .

    "En ce qui concerne ta parano', je peux statuer là dessus, c'est très grave !" J'aurais pu m'emporter mais mon ton restait neutre cependant . Je me forçai à soutenir son regard malgré ma timidité, malgré ma nature réservée, je ne voulais pas qu'il pense que je le fuyais, pas quand je m'apprêtais à dire quelque chose d'aussi vrai . Je l'obligeai à m'écouter, je fis tout mon possible pour capter sa complète attention .

    "Tu peux t'en prendre à moi tant que tu veux ça ne changera rien ! Tes paroles blessantes et ton ton froid ne prennent pas très bien avec moi, je peux voir ce qu'il y a derrière et c'est ça que je considère ..." J'aurais peut être du rajouter "Ne me prends pas pour une idiote" mais plus aucun son ne voulait sortir de ma bouche . Mon propre courage m'étonnait mais j'en étais satisfaite . J'avais fait ce qu'il fallait, j'avais été honnête et la balle était dans son camp .


Dernière édition par Michelle Thann le Lun 24 Nov - 19:19, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: What am I doing here ? [Re... Raphael R.C]   What am I doing here ? [Re... Raphael R.C] Icon_minitimeLun 24 Nov - 19:18

Je garde un cœur de pierre, et pour tout l’univers, rien que de la méfiance.

La tête froide. Je devais garder la tête froide face à elle. Mais je n’y pouvais rien. Face à elle, tous mes muscles se contractaient et j’avais la sensation que d’un instant à l’autre, je ne répondrais plus de rien. Qu’avait-elle pour me faire un effet pareil ? Me rendre fou, me rendre malade, c’est tout ce qu’elle gagnait. J’étais parano, plein de méfiance à son égard. Et ce mystère qui l’entourait. Ce qui faisait que je ne savais pas quoi penser, que je ne savais pas comment réagir. Je n’avais aucune idée de ce qu’elle voulait, de ce qu’elle cherchait. Elle me remettait à cet état de gamin qui ne sait pas comment faire après une bêtise. Se rendre et être à moitié pardonné ou tout nier pour peut être dupé tout le monde ? La duper était impossible. Elle en savait autant que moi, elle en savait trop. Malheureusement. Saurions-nous un jour ce que pense et ce que veut l’autre ? J’en doutais. C’était bien trop difficile de se mettre à la place de quelqu’un qui était tout l’inverse de nous-mêmes. J’étais son pile comme elle était mon face. Rien ne nous liait. A part cette fameuse nuit. Elle semblait douce malgré son air de louve lointaine. Et moi ? Moi, je m’étais construit un cœur de pierre pour devenir un grand garçon, comme on dit. Mais mon cœur n’était pas accessible. Le sien l’était. J’étais autant agressif qu’elle était compréhensive. Je la voyais secouer la tête, comme pour essayer de se réveiller, d’échapper à cette situation tellement étrange. Comment me percevait-elle ? Etais-je ce monstre à ces yeux ? Celui qui avait donné un sens beaucoup plus noir à sa vie ? Pour moi elle était ça. La tâche noire au fond de mon âme, sur mon année. Pourtant elle était aussi un mystère. Quelque chose que je voulais savoir décoder. Chose qui était tellement difficile à faire, beaucoup trop difficile pour moi, sûrement. Je me demandais comment tout ça allait finir. Peut être par mon overdose, simplement. Ma dernière overdose, l’overdose fatale et irréversible, absolument irréversible. Aucune échappatoire à ce que j’avais entamé. Et c’était moi le seul maître de ce jeu infernal. Terrible jeu dont j’étais le pantin et le marionnettiste à la fois. C’était absolument impossible à suivre. Impossible. Je devais tout de même prendre mon mal en patience. Comment voulais-je que les autres mes comprennent si je ne me comprenais pas moi-même. J’étais sûrement trop exigent. Mes yeux s’étaient à nouveau plongés dans les siens tandis qu’elle me parlait. Moi non plus je ne voulais pas sembler la fuir, moi non plus. Je soutenais son regard comme elle soutenait le mien. Nous cherchions-nous ? Etions-nous absolument dangereux l’un pour l’autre ? Moi dangereux pour mes coups physique, elle, dangereuse pour cette emprise qu’elle exerçait sur moi ? Je n’en savais rien. Je n’arrivais pas à le savoir. Je me demandais trop souvent trop de choses. J’étais perdu, comme un chien mouillé et blessé.


« Je ne crois pas me tromper en disant que je n’étais pas le premier. »
Soufflais-je avec cet air lointain.


Mes yeux captivant se plongeaient dans les siens. Décidée. Elle était décidée à briser trop de non-dits ce soir, et ça en devenait dangereux sûrement. Voulait-elle que tout soit dit ? En une soirée ? C’était sûrement trop, et elle devait le savoir. C’est pourquoi je doutais de son envie de briser tout les sous-entendus. Dire ce qu’elle avait sur le cœur ne devait pas être facile, surtout face à moi. Je ne savais même pas ce que je lui inspirais. Et j’avais peur de le savoir. Mes changements d’humeur déroutants. Je changeais d’humeur facilement à ses yeux ? Je n’en avais pas véritablement l’impression. Mais bon. Je soupirais. J’avais toujours du mal à discerner ce qui nous liait. Quelque chose d’incompréhensible pour moi, c’était certain. Et de son côté ? Je ne comprenais pas ce qu’elle me voulait, je ne comprenais pas pourquoi après cette terrible nuit elle me parlait encore. Surtout que c’était elle qui cherchait le contact entre nous. Elle venait chaque soir. Elle restait assise parfois deux heures au bas de mon lit. Et moi ? J’attendais. Je l’observais pendant parfois deux heures. Je ne savais pas si elle l’avait remarqué. Ce n’était pas certain. Elle pouvait l’avoir remarqué comme totalement l’ignorer. C’était un dialogue de sourd. Qu’importe. Elle n’avait jamais lâché. Elle passait chaque soir. Sans relâche. Sans abandonner. Et tout ça m’embrouillait.


« Pourquoi ? »
Soufflais-je.


Mes yeux se plongèrent plus intensément dans les siens. J’avais dit ça trop calmement. Trop doucement. De cet air torturé et pourtant mystérieux et froid. J’avais cet air trop captivant, presque fascinant qui pouvait en devenir effrayant. Mais c’était le genre de chose que je ne contrôlais pas. Ce mot résumait à lui tout seul toute la situation qui nous entourait. Tout ce malaise. Toutes ces questions. Tout.

Aide-moi.
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MessageSujet: Re: What am I doing here ? [Re... Raphael R.C]   What am I doing here ? [Re... Raphael R.C] Icon_minitimeMer 26 Nov - 23:01

    Comment ? Comment ? Je n'étais pas spécialement choquée par ce qu'il disait mais plutôt par ce qu'il taisait . L'agressivité de ses paroles n'atteignait pas ses yeux . Non, ses yeux révélaient autre chose . Une chose que j'avais du mal à définir, parce que je n'étais tout simplement pas habitué à voir ça dans les yeux des gens qui me faisait face . Je ne me rappelai pas avoir déjà vu cette expression dans les yeux de quelqu'un d'autre . Pourtant elle ne m'était pas inconnue . Alors qu'était-ce ? On aurait dit... de la peur...? Comme si il était craintif derrière ses paroles blessantes . Mais c'était tellement illogique . Qu'avait-il à craindre ? Et surtout pourquoi avais-je soudain l'impression d'être un espèce de répulsif ? Je n'avais rien de très impressionnant, je ne comprenais donc pas en quoi je pouvais provoquer une telle réaction chez mon interlocuteur . Ce n'était surement pas mon allure fatiguée ou mon petit gabarit . Alors pourquoi ?

    En y pensant, je ne pouvais m'empêcher de noter l'espèce d'ironie dramatique de la situation : je n'éprouvais que peu de crainte alors que j'avais l'impression que lui au contraire me voyait comme son bourreau . Cette situation était inédite pour moi et je ne la comprenais pas vraiment, je pensais sérieusement être la personne la moins menaçante du monde . Peut-être me trompai-je, peut-être que j'identifiai mal ce que me disait ses yeux . Après tout il était possible qu'il ne m'apprécie tout simplement pas, je le dérangeai c'était évident . J'étais le témoin gênant, je l'empêchai de faire ce qu'il voulait . Mais il pouvait penser de moi ce qu'il voulait, il pouvait me détester si ça lui faisait plaisir, je ne renoncerais pas . Après tout je me doutais bien que rares étaient les accros qui appréciaient leur cure de désintoxication . Quant à moi, je ne pouvais pas le haïr, il se détestait assez comme ça lui même . Je crois que lui en vouloir, le détester aurait provoqué un réel déséquilibre . Et puis, je savais qu'Irina tenait à lui . Et je tenais à ce qu'il ait une chance, j'étais prête à lui donner la chance de s'en sortir . Même si je savais qu'il ne m'aiderait pas tout le temps comme c'était le cas maintenant .
    Il était assez odieux qu'il m'avoue de cette façon à peine voilé qu'il m'avait tout bonnement ignoré quand j'étais venue frapper une heure plus tôt . Mais encore une fois je ne m'en offusquais pas . Ce n'était pas exactement une surprise pour moi et sa réponse n'était, à mes yeux, qu'une façon de ne pas avoir à me dire directement ce qu'il avait poussé à venir finalement . Seulement, il n'avait pas parlé avec ce ton cinglant qu'il avait parfois, il m'avait plutôt paru perdu ... Je n'étais pas prête à le lacher et il fallait qu'il le sache :

    "Alors pourquoi m'ignorer pour mieux venir me trouver une heure après ?" demandai-je sans la moindre trace de sarcasme dans la voix ."Tu prendre des douches si longues ?" ajoutai-je curieuse mais consciente de ce que pouvait vouloir dire cette question volontairement ridicule .

    Il parut s'adoucir sans pour autant s'apaiser quand j'avais dit ce que j'avais sur le coeur . J'essayai de le mettre face au problème sans le brusquer . Je n'avais pas besoin de le brusquer, je me doutais qu'il finirait bien par réagir . Il n'avait pas l'air de comprendre cependant . J'essayais de suivre, j'avais l'impression que milles émotions traversaient son esprit torturé . Ses yeux s'agrippaient aux miens et je n'avais pas le coeur de les détourner malgré le malaise que je ressentais . L'espace d'un instant je crus que je l'avais blessé, puis son "Pourquoi" résonna dans ma tête . Pourquoi ? Je devais avouer que je ne m'étais pas attendu à ça . Ignorait-il à ce point mes réelles intentions ? Son ton me déstabilisait sérieusement. Etait-il si inconcevable que je veuille l'aider ? Ses yeux encore plus torturés que précédemment, son expression tendue mais presque captivante, j'étais à nouveau une statue et je ne voulais pas parler tant je savais que j'aurais péniblement balbutié sans rien trouver à dire . Il était si froid, comme une surface de glace sur tout ce qui semblait se bousculait en dessous . Lui arrivait-il de pleurer ? Je ne savais pas pourquoi je me posais cette question, c'est juste qu'il semblait contenir tellement de choses que je me demandai comment il pouvait tout garder à l'intérieur sans que ça déborde . Je me surprenais à détailler ses prunelles à pousser mon acuité visuelle pour y découvrir plus, une réponse, quelque chose qui m'aiderait à lui faire comprendre . Il s'enveloppait d'un tel mystère, et je n'arrivais pas à le détailler aussi bien que les autres, dont l'observation m'apportait souvent presque tout ce que j'avais à savoir . Ca ne m'arrivait pas souvent . J'en oubliais presque de répondre .

    "Tu ne crois donc pas que quelqu'un puisse agir de façon désintéressée ?" répondis-je donc honnêtement . "Est-il si irréaliste que je ne veuille pas te voir... savoir que tu... enfin que je veuille t'aider simplement?" continuai-je après avoir eu plusieurs hésitations . Je faisais quand même attention à ne pas dire les choses de manière trop concrète . Je ne sais pas si j'évitais de le formuler tout haut pour lui ou pour moi mais je préférais taire les détails pour le moment .
    Je pinçais les lèvres, un peu tendue . Tout en mon interlocuteur n'était que contradiction . Il avait besoin de moi autant qu'il souhaitait me repousser . Cela expliquait sans doute le fait que nous soyons plantés dans ce couloir entre nos deux portes, qu'il frappe pour mieux s'enfuir, quelque chose en lui appelait mon secours et je serais là pour répondre à cet appel muet et inconscient .
    Je ne me risquais pas à réduire à nouveau la distance physique entre lui et moi, préférant attendre qu'il se décide par lui même . Et donc je patientai, décidée à rester là, à le fixer, toute la nuit s'il le fallait .
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MessageSujet: Re: What am I doing here ? [Re... Raphael R.C]   What am I doing here ? [Re... Raphael R.C] Icon_minitimeDim 30 Nov - 23:16

On dit que je suis né, avec le cœur gelé.

Pourquoi ? Pourquoi t’ignorer ? C’était tellement simple. Je savais que l’ignorance te rendait malade. Je savais qu’en t’ignorant, ton attention se porterait un peu plus longtemps sur moi, et ça que je voulais inconsciemment. T’habiter. Que tu ne m’oublies pas. Pourquoi ? Je crois que même moi, je ne pouvais pas répondre à cette question bien trop difficile. Pourtant bizarrement, je voulais aussi que tu m’oublies, que la douleur que je t’ai infligée ne soit même plus un souvenir lointain. Qu’elle n’ait jamais existée, simplement. Pourquoi frappais-tu chaque soir à ma porte ? Et pourquoi attendais-je toujours ce léger bruit tout contre ma porte ? Avec le temps j’avais appris à reconnaître le bruit que tes phalanges plus fortes que celle d’Irina mais moins sûres d’elles. Quand Irina toquait, c’était fragile mais certain. Toi. Toi, c’était tellement différent. Tu avais de la force mais tu ne t’en servais pas, tu étais bien trop incertaine pour faire ça sereinement. Et moi ? Comment toquais-je à sa porte ? Je ne saurais le dire. Certain ? Incertain ? Fort ? Doux ? Seule elle pourrait le dire. L’ironie de sa phrase sur la longueur de mes douches m’interpella. Elle ne voulait pas faire référence au temps que je pouvais mettre pour me laver, elle voulait faire référence au temps que je pouvais mettre pour me piquer. M’injecter la drogue dans les veines. Evidemment, je ne le faisais pas sous la douche, mais je le faisais dans la salle de bain et puis je devais toujours rincer ma peau des quelques goûtes de sang qui perlaient à la surface. Chose que je ne pouvais pas éviter vu mon addiction à la matière. Il n’y avait jamais la moindre trace de sarcasme dans sa voix, ce qui faisait que ses remarques m’interpellaient toujours un peu. Moi qui ne me laissais atteindre par absolument rien. Etait-ce la drogue qui me faisait prendre tellement de distance avec la réalité ? Non. Je ne crois pas. J’avais toujours été ainsi. Depuis ma naissance, le seul fautif était mon éducation. La drogue elle, m’aidait à oublier cette éducation ou plutôt ceux qui avaient fait mon éducation, mes parents. Quoique mon père ne fût pas méchant, il n’était simplement jamais là. Lui et sa carrière. Mais ne t’inquiète pas Raphael. Je te ferais un beau cadeau de Noel. Tu parles. Comme si ça remplaçait ce dont un enfant avait besoin. Je me demandais s’il avait un jour aimé ma mère, après tout, vu ce qu’ils partageaient, pourquoi m’avaient-ils eut ? Pour enfant, se demander s’il était désiré, n’était pas forcément facile. Mais avec l’âge on s’y habitue et on trouve ça normale, ça ne nous atteint plus du tout. Ma mère elle prenait du bon temps. Après tout, grâce à mon père, elle n’avait jamais eut le besoin de travailler ou même de faire à manger. Elle n’avait qu’à penser à elle, et surtout, surtout ne pas penser à son fils. Ah, quel fils ? Ses amants eux, ne quittaient pas ses pensées par contre, mais bon, que voulez-vous ? On ne peut pas penser à tout.


« Je suis affreusement coquet et j’avais peur que tu me vois avec les cheveux sales. »
Ironisais-je.


De façon désintéressée ? Non. Je ne crois pas. Déjà que je ne pensais pas qu’on puisse un tant soit peu avoir de l’intérêt pour moi, je ne pouvais même pas penser qu’on s’approche de moi pour autre chose que par intérêt. Alors me dire ça. Comment voulais-tu que je comprenne tes attentions ? Moi qu’on avait toujours livré à moi-même. Non. Je ne pouvais même pas m’imaginer que tu puisses agir pour moi par désintérêt. Et la vérité, c’était que j’avais inconsciemment peur de ce que tu me voulais. Peur de ne pas assumer. La seule chose que j’assumais jusqu’à présent c’était Irina. Et c’était une chose que je ne voulais pas lâcher. Je voulais toujours pouvoir répondre à ses attentes, je voulais pouvoir la protéger jusqu’à qu’elle n’ait plus besoin de moi, la surveiller de loin si elle ne voulait plus voir mon visage, mais qu’elle puisse compter sur moi aussi longtemps qu’elle en aurait besoin. J’avais toujours été quelqu’un de responsable et Michelle était le preuve qu’un jour, j’avais faibli, dangereusement faibli, beaucoup trop dangereusement. M’aider ? Je m’empêchais de déglutir afin qu’elle ne remarque pas mon trouble. M’aider ? Elle plaisantait, n’est ce pas ? Rassurez-moi. La victime veut aider son bourreau ? C’est une blague, hein ? Pour être perdu, j’étais bien plus que perdu, je ne savais pas comment réagir, je ne savais pas ce qu’elle voulait, je ne savais plus quoi faire. Je ne détachais pas mes yeux des siens. Déroutante. Voilà ce qu’elle était. Mes yeux glissèrent sur ses lèvres tendues.


« Tu es absolument incompréhensible et immuablement fascinante. »
Soufflais-je en passant ma main dans ma nuque.


Je reportais mes yeux aux siens que j’avais quitté l’espace d’un instant. Ma main se mettait à trembler. J’avais retenu les tremblements beaucoup trop longtemps pour en être capable plus longtemps. Et forcément, les tremblements se faisaient bien plus forts, ils étaient bien plus prononcés. La sueur commençait à perler sur mon front beaucoup trop pâle. J’avais toujours eut la peau pâle mais plus je me droguais, plus je devenais pâle. J’avais besoin d’une piqure tout de suite. J’avais omis d’en prendre une après ma douche et forcément, je n’en pouvais plus. Mes yeux perdus rencontraient encore les siens et je finissais par tourner les talons et aller dans ma chambre, ne fermant même pas la porte derrière moi, elle pouvait entrer comme elle voulait. Je me jetais dans ma salle de bain et sortais une aiguille, une dose, du citron et une cuillère. Sortant mon briquet je remplissais la cuillère de ma dose et chauffais le tout. Je finissais par m’injecter le liquide dans une veine visible.
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MessageSujet: Re: What am I doing here ? [Re... Raphael R.C]   What am I doing here ? [Re... Raphael R.C] Icon_minitimeMer 3 Déc - 17:53

    Décidément, c'était trop lui demander de parler franchement apparemment . Non, il se complaisait dans l'ironie et le cynisme, comme s'il espérait que ça le protègerait . Comprendrait-il un jour qu'il n'avait rien à craindre, surtout pas de moi . Je fermais les yeux dans une grimace exaspérée . Non, il n'était pas décidé à me faciliter la tâche . Je devais me faire une raison, il ne m'avouerait pas pourquoi il avait finit par céder et était venu à son tour frappé à ma porte . J'arriverais peut-être à comprendre un jour son comportement pour le moins déconcertant, en attendant il s'évertuait à éviter de s'exposer . J'étais déchirée entre plusieurs sentiments, sa réponse était si ridicule surtout sachant le sujet qu'elle cachait . J'étais triste, profondément blessée, par cette ironie . Comment le faire réagir ? La manière douce n'avait pas l'air de marcher, seulement la manière forte n'était sans doute pas de mon ressort . Si ? Ah je ne savais plus .
    Une seule chose restait quand même imprégnée dans mon esprit . Peu importe qu'il ne veuille pas dire pourquoi il avait bel et bien fait un pas vers moi si infime soit-il . Je devais saisir ma chance quoiqu'il en soit . Je m'étais contenté de secouer la tête dans une sorte de désapprobation, pas la peine de répondre à ça .
    Mes deux yeux fatigués étaient toujours posés sur lui, incrédules mais patients . Peut être attendais-je qu'il ait une sorte d'illumination ou quelque chose comme ça. Seulement encore une fois sa réaction était très différente de celle à laquelle je me serais attendu . Certes, je n'avais pas de théories vraiment établies mais j'avais espéré qu'il comprendrait des choses par rapport à lui même et non par rapport à moi . J'avais l'impression de l'avoir encore plus perdu quand j'essayais seulement de l'éclairer . Je fis une moue contrariée . Est-ce que je parlais une autre langue sans m'en rendre compte ? Non, parce que ça expliquerait la plupart de ses réactions ou de ses non-réactions . On aurait dit que ce que j'avais dit avait déclenché une sorte de curiosité chez lui, une incompréhension, il me fixait comme si il essayait de me percer à jour . Ne comprenait-il pas qu'il était le seul à dissimuler qui il était?
    Mes lèvres s'entrouvrirent légèrement, et mes yeux se firent plus ronds quand il me répondit . Incompréhensible ? MOI ?! L'hôpital qui se moque de la charité, c'est comme ça qu'on dit non ? Je haussais un sourcil incrédule quand il ajouta que j'étais "fascinante" . Un instant je me demandais s'il n'était pas en plein délire ou un truc du style . Je devais être la fille la moins intéressante de la terre . Je ne voyais pas du tout où il voulait en venir . Je fronçais légèrement les sourcils et laché un "Quoi ?" d'incompréhension . Je ne manquerais pas de lui retourner le compliment .
    "_ Tu plaisantes, n'est-ce pas ? Je suis limpide, en revanche toi ..." je désignais d'un geste vague de la main la totalité de sa personne . "Te décoder me donne presque la migraine ..." continuai-je d'un ton plutôt curieux et incrédule qu'énervé .

    Toujours un peu confuse, je faillis ne pas remarquer les tremblements qui commencèrent à attaquer sa main . Mon corps se raidit quand mes yeux affutés commencèrent à percevoir l'agitation de ses membres, symptôme que j'aurais voulu ne pas reconnaître, tandis que zoomant sur son visage, je notais le film de sueur qui se formait sur son front . Je pensais comprendre ce qui se passait et ça me paralysait . Ma respiration se coupa puis devint erratique tandis que j'essayai de penser au plus vite à ce que je devais faire . M'interposer entre lui et sa porte serait vain et je ne savais pas si j'aurais le courage de l'affronter physiquement, le souvenir de ce qui pourrait arriver me hantait encore trop . Je devins sans doute aussi pâle que lui, mon cerveau refusait de comprendre son intention . Son regard accrocha à nouveau le mien comme un ultime appel à l'aide . Non ! Non ! Ma propre voix hurlait dans ma tête. Je crois que mes prunelles le supplièrent aussi . Il tourna les talons et se rua dans sa chambre, alors que je cherchais à dire quelque chose, ma bouche s'ouvrit et se referma, sans que je puisse produire le moindre son .

    Finalement, mes pieds se décidèrent à m'obéir et je le suivis dans la chambre tandis que je l'observais impuissante dans la salle de bain . Fais quelque chose ! Empêche-le ! Les hurlements intérieurs devenaient de plus en plus forts . J'étais paralysée au milieu de la pièce et j'observais la scène comme en dehors de mon corps .
    "_Non..." soufflais-je à peine audible, ma voix déformée par un sanglot que je n'avais pas encore senti venir . On aurait dit un espèce de cauchemar, je ne pouvais pas l'aider . Je me détestais . Une larme s'échappa d'un de mes yeux éclaircis et embrumés . Je n'aurais jamais cru qu'il oserait devant moi . Je le détestais . Mes jambes refusèrent de me porter plus longtemps et je me retrouvais assise par terre sans m'en rendre compte . Mes joues trempées par la honte, la colère, l'impuissance, la tristesse . Ma gorge était complètement serrée, tandis que je ne le lachais pas des yeux . Le surplus de larmes toutefois m'obligea à les fermer puis à les rouvrir . Dans ma tête, je lui aurais jeté tout ce qui me passait par la main dessus, je me serais jeté sur lui avant que la maudite aiguille ne transperce sa peau . En réalité, j'étais tétanisée sur le sol presque familier de sa chambre .
    Comment avait-il pu faire ça ? Me faire ça ? Je n'avais jamais réussi à complètement lui en vouloir pour ce qui c'était passé avant, le soir où j'avais découvert son vilain secret . Immobile, je le regardais avec le peu d'énergie qui me restait, qu'au moins il me fasse face . Ma bouche grimaça tandis que je déglutissais difficilement .
    "_Pourquoi ?" Je crus que je l'avais seulement pensé seulement ma petite voix l'avait prononcé . Pourquoi ? Je savais que je n'aurais pas de réponses et finalement je détournais le regard . Je n'étais pas sure que je lui pardonnerais ça .
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MessageSujet: Re: What am I doing here ? [Re... Raphael R.C]   What am I doing here ? [Re... Raphael R.C] Icon_minitimeDim 14 Déc - 23:37

La société m’a définitivement abîmé.

Ses paroles. Je les avais entendues mais je n’avais pas pris le temps de lui répondre, j’en aurais été incapable vu mon état. Il fallait que je me détende, et j’étais le seul à savoir de quelle manière le faire. J’étais le seul ? Non. Elle savait mon petit secret. A cause de cette saleté j’étais bien plus proche d’elle que je ne l’étais de personne. Elle savait la chose qui me tenait en laisse. Ma drogue. Ce qui m’empêchait d’être libre comme j’aurais réellement pu l’être. C’était ça. Et elle savait. Mais elle ne savait que mes mauvais côtés, elle ne me connaissait pas comme Irina me connaissait. Ce côté protecteur. D’autres qualités ? Oh bien sur que je devais en avoir, mais lesquelles ? J’avais immuablement besoin d’aide et elle était la seule à le savoir, c’était sûrement pour ça que j’étais mal à l’aise vis-à-vis d’elle. J’avais peur qu’elle prenne des initiatives. J’avais peur qu’elle contacte la police pour faire fouiller ma chambre et me faire mettre en prison. J’avais peur qu’elle porte plainte contre moi, après tout, son corps portait encore des traces, j’avais peur de trop de choses mais je ne l’avouerais jamais. Face à elle. J’avais tout fait face à elle. J’avais sortit tout mon matériel. Ma seringue. Le citron. La poudre. Le briquet. La cuillère. J’avais rendu l’héroïne liquide, je l’avais diluée à du citron, j’avais rempli la seringue et pour finir, j’avais trouvé une veine visible pour m’injecter cette saleté. Appelais-je son aide inconsciemment ou voulais-je simplement la pousser à bout ? Peut être voulais-je qu’elle prête attention à moi ? Peut être. Je m’occupais d’Irina, mais qui prenait soin de moi ? Qui voyait ma détresse ? Qui voyait qui j’étais réellement ? Un putain de scientifique au fond du gouffre. Mais voulais-je réellement m’en sortir grâce à elle où voulais-je simplement qu’elle ne me quitte pas des yeux ? Peut être que je cherchais à retenir son attention ? C’était impossible, je voulais qu’elle me laisse tranquille et qu’elle m’oublie. Mais elle était aussi la seule au courant, la seule face à qui j’aurais pu être vrai, si seulement j’acceptais mes faiblesses. Si seulement je n’étais pas devenu agressif un jour. Si seulement. Mais vous connaissez le dicton, avec des si, on pourrait mettre Paris en bouteille. Alors à quoi bon penser ainsi ? Peut être que c’était ça mon caractère. Toujours être torturé et sembler froid et impassible ? S’il y avait une personne qui pourrait me connaître entièrement. Dans tous mes recoins, pour mes défauts, pour mes qualités. Philosopher ? Moi ? Oh ça allait passer. C’était le temps que la dose agisse. Et déjà je la sentais s’emparer de mes veines, de mon corps, de la moindre de mes cellules encore excitée. Je passais ma main dans ma nuque tout en faisant un mouvement visant à me décontracter, me sentir mieux. Je posais mes mains sur le lavabo et ses murmures me parvenaient enfin. Non. Et plus loin, après, comme un écho dans le vide. Pourquoi.

Laisse-moi m’excuser, laisse-moi te réconforter.

Mon visage se tournait vers elle. Elle était au sol. Mal. Tellement mal. Comment n’avais-je pas pu le remarquer tout de suite ? J’avais été dans mon cocon le temps de mon injection et je me rendais compte à présent qu’elle s’était précipité après moi. Qu’elle n’avait pas eut le courage de m’en empêcher. Je lisais tellement de choses dans ses yeux. Cette colère. Envers moi ? Sûrement. Et cette déception. Pourquoi ? Son corps avait glissé le long du mur et elle gisait sur le carrelage froid de ma salle de bain. Je m’éloignais du lavabo et m’approchais d’elle. Ma main s’approchait d’elle mais je m’arrêtais encore avant de la toucher j’avais toujours peur qu’elle interprète mal mes gestes. Pourtant je ne pouvais pas la laisser comme ça, je ne me le pardonnerais pas une nouvelle fois. Un de mes bras passait sous ses épaules et l’autre sous ses genoux, afin de la soulever. Je l’emportais alors jusque sur mon lit, l’asseyant doucement. Je me redressais et lui servais un verre d’eau, le posant sur ma table de chevet. Par automatisme j’attrapais mon paquet de cigarettes et sortais une clope. Mais j’arrêtais mon geste lorsque je voulais l’allumer et la laissais tomber au sol. Je me tournais alors vers elle. Mes yeux vairons se plongeant dans les siens bleu-verts.


« Je suis incapable d’y résister. »
Soufflais-je.


Je m’éloignais du lit et allumais ma chaîne. Lançant un morceau de Moriarty, Jimmy. Le son de l’harmonica résonnait déjà dans la chambre accompagné des quelques accords pincés à la guitare. J’étais toujours mieux quand il y avait de la musique. Je soupirais doucement. C’était la première fois que je lui parlais de la drogue ouvertement. Cette soirée serait peut être différente des autres. Peut être. Après tout, nous étions deux, et si elle décidait du contraire c’était raté.


« J’ai l’impression de jouer au chat et à la sourie avec toi, depuis ce fameux soir. »
Ajoutais-je en la regardant à nouveau.


Je me servais à mon tour un verre d’eau où je trempais à peine les lèvres. Je le posais sur mon synthétiseur contre le mur et m’asseyais sur le lit. A une certaine distance d’elle. Je soupirais à nouveau et prenais mon visage entre mes mains. Elle était dans ma chambre, et pour la première fois, on parlait. Pour la première fois de ma vie je parlais de mon problème, de mon secret, ouvertement. Pour la première fois j’arracher un morceau de ma carapace. Oh la glace autour de mon cœur ne fondait pas, il ne faut pas trop espérer non plus.


« J’sais pas pourquoi tu viens me voir tous les soirs, et j’sais pas pourquoi j’suis parano à ce point vis-à-vis de toi, mais j’veux que ça s’arrête. Et pourtant. . . Pourtant t’exerce une putain de force sur moi, parce que j’ai l’impression d’être captif depuis ce jour, d’être en détention provisoire. »
Achevais-je.
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MessageSujet: Re: What am I doing here ? [Re... Raphael R.C]   What am I doing here ? [Re... Raphael R.C] Icon_minitimeLun 15 Déc - 23:25

    J'étais tellement impuissante, j'avais été incapable de faire quoique ce soit . J'avais assisté à la scène dans un état proche de la tétanie. Je ne sais pas à qui j'en voulais le plus, à lui ou à moi. La fatigue que j'avais accumulé depuis des semaines semblait me retomber dessus alors que mon corps et peut être même mon esprit abandonnaient tout effort pour la combattre. Tout semblait s'être passé dans une vitesse horriblement détaillée. Mes yeux m'avaient forcés à voir chaque étapes du geste de Raphaël avec une cruelle précision. Je ressentais tellement de choses en même temps que pendant un instant je pensais même que j'allais être malade .

    J'avais été si sure de moi, si sure que même s'il n'avait pas suffisamment de considération pour moi, il ne ferait jamais ça devant moi par pure question d'ego . C'était sans doute ce qui rendait ce moment plus douloureux encore, la surprise, la déception, la colère. Il n'avait pas eu un regard pour moi, il avait très bien su ignorer mon existence à nouveau tandis qu'il s'enfonçait un peu plus dans l'enfer qu'il s'était créé.
    Et puis c'était fini. Pour lui du moins. Alors qu'il semblait soulagé mon tourment à moi commençait. Il semblait que le mur derrière moi était la seule chose qui m'empêchait d'être allongé au sol. J'avais détourné mes yeux pleins de larmes et cernés de lui, quand je le sentis s'approcher. Pourtant je ne bougeais pas d'un millimètre, refusant de le regarder . Mes joues séchaient à peine que mes yeux toujours traîtres ruisselaient de nouveau. J'étais sous le choc. Je n'avais jamais assisté à quelque chose d'aussi terrible de ma vie, quelque chose d'aussi perturbant. Il n'en avait même pas eu conscience, du mal que ça pourrait me causer. Pourquoi perdre mon temps avec lui alors? S'il venait de me prouver une chose, c'est que ce que je tentais de faire ne servait à rien. J'avais l'impression d'être une incapable, je me sentais encore plus fragile que d'ordinaire j'aurais voulu être plus solide, plus forte mais non. Physiquement seuls mes sanglots ravalés témoignaientt que je n'étais pas une statue.

    Je n'eus pas la moindre réaction lorsqu'il passa ses bras autour de mes épaules puis sous mes genoux, je ne les sentais presque pas. Par contre je réalisai ensuite qu'il me soulevait du sol. Me forçant à abandonner ma précédente immobilité, je tournais enfin la tête vers son visage et compris qu'il me portait . Ma réaction fut très lente tandis qu'il était sur le point de me poser à nouveau.
    _"Me touche pas..." murmurai-je à peine audible ma main qui n'avait pas l'énergie suffisante pour devenir un poing s'abattant sur son torse dans un geste pas vraiment violent, encore moins convaincant . Il m'assit sur le lit et se redressa aussitôt, je fermais les yeux, j'aurais voulu dormir, ou me réveillait de ce cauchemar. Je voulais échapper à la réalité de ce moment. Mais je rouvrais les yeux et j'étais toujours là, j'avais toujours mal. Dans un geste presque inconscient je me laissais aller sur le côté et m'allongeais partiellement sur le lit. Des flashbacks me revenaient en tête alors que je me souvenais de la dernière fois où je m'étais retrouvé à cette place. Est-ce que cet endroit était synonyme de souffrance?

    Le verre d'eau vint se poser face à moi, je n'y accordais pas la moindre intention, j'étais pourtant sans le moindre doute déshydratée à force d'innonder mes yeux et mes joues ridiculement. J'entendis des bruits de pas, une cigarette tomba par terre près du lit et puis ses yeux daignèrent à nouveau affronter les miens. Ma main dans un essai vain de cacher ma détresse trouva le courage d'aller essuyer une nouvelle larme sur ma joue. Je mis un temps à intégrer ce qu'il me souffla. Il admettait sa faiblesse, se cachait derrière. Qu'aurais-je préféré? Ne pas savoir? Je me sentais si épuisée, aurais-je encore la force de me battre pour quelqu'un qui ne le voulais pas? Je le dévisageais un instant. Je cherchais n'importe quoi, un espoir. Mais je ne pouvais pas lui répondre. Ma compassion était en plein conflit avec ma colère et ma douleur. Et le bras de fer était serré. Je déglutis une nouvelle fois tandis que son visage disparaissait à nouveau de mon champs de vision. Quelques secondes passèrent et le silence fut bientôt relayé par de la musique . Je tournais de l'autre côté et me retrouvais allongé sur le dos, alors qu'il continuait à essayer de me parler . Je lui en voulais de vouloir s'ouvrir maintenant, maintenant que je pouvais douter de ce qui lui déliait la langue. Maintenant que la drogue s'était tranquillement répandue dans ses veines. Je n'étais pas sure de vouloir lui parler tant que je saurais ça. Je soupirais bruyamment.
    Quand je réussis enfin à trouver la volonté de répondre, ma voix était incroyablement fragile et encore encombrée par les sanglots à peine atténués.
    _"Tu es le seul à jouer..." mes yeux se posèrent un instant sur lui puis se détournèrent à nouveau. "Tout ce que je voulais..." Je fus incapable de finir ma phrase, secouée par une nouvelle vague de sanglots que j'étouffais tant bien que mal, fermant mes yeux et les cachant avec ma main. Tout ce que je voulais c'était l'aider, et lui il faisait... ça.

    Je sentis le léger affaissement du lit quand il vint s'asseoir dessus. J'écartais ma main de mes yeux et le regardais. La compassion fit reculer la colère et la déception un instant tandis que je le retrouvais presque aussi désemparé que la nuit où il m'avait physiquement blessé, son visage entre ses mains. Nouveau flashback. Il continua à s'expliquer, voilà que j'avais enfin la discussion à coeur ouvert que je cherchais. "Trop tard" murmura sans doute la tristesse dans ma tête. J'écoutais ce qu'il avait à dire avec attention en fixant à nouveau le plafond de la chambre tachant de comprendre au mieux ce qu'il voulait dire malgré la fatigue qui semblait m'envahir. Je crus que je prenais mal ce qu'il me disait, complètement intriguée. Il semblait dire que je cherchais à le torturer d'une certaine manière.

    Je ne sais pas où je trouvai la force de me redresser mais je me retrouvais finalement assise sur le lit afin d'avoir mon visage à la hauteur du sien. Une de mes mains faillit se tendre vers lui mais c'était trop m'en demander.
    _"Mais... De quoi tu as peur?" finis-je par articuler dans un murmure à nouveau. Exercer une force sur lui? Moi? Comment pouvais-je être capable d'un tel prodige? Et puis il se contredisait lui même en disant ça, en fait ses dires contredisaient incroyablement ses actes . Mes yeux se détournèrent à nouveau de lui .
    _"C'est faux" assurais-je ma voix toujours un peu déformée, "Si j'avais une quelconque influence sur toi, tu n'aurais pas..." je m'arrêtais encore, une nouvelle fois il m'était impossible de mettre des mots sur l'épisode qui venait de se dérouler dans la salle de bain.
    Je repliai mes genoux et rabattis mes cheveux en arrière. Je m'étais impliquée dans une sacrée histoire à n'en pas douter. Je ne pouvais cependant pas me résoudre à regretter ce choix peu m'importait si son cas paraissait désespéré en cet instant.
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MessageSujet: Re: What am I doing here ? [Re... Raphael R.C]   What am I doing here ? [Re... Raphael R.C] Icon_minitimeMer 17 Déc - 20:55

On raconte que là-bas . . .

Assis sur le lit je la revoyais glisser le long du mur, et automatiquement la connexion se faisait. Je me voyais glisser le long du mur, le soir où j’avais été en manque. Un beaucoup trop grand manque. Un horrible manque. J’avais eut tellement peur, peur de mourir. Et elle était venue. Je n’avais pas pu m’expliquer la sensation de ses mains froide et sur d’elles glissant sur mon front, sur ma peau. Bien sûr ça n’avait pas éliminé mes tremblements, ça ne m’avait pas enlevé le manque, mais ça m’avait calmé. L’espace d’un instant, elle m’avait apaisé. Elle m’avait aidée. Je crois, non, je suis certain, qu’elle m’avait sauvé la vie. Et contre quoi ? Contre des coups. Contre une colère que je n’avais pas été capable de contrôler. Et pourquoi ? Pourquoi cette colère ? Parce qu’elle le savait. Elle savait qui j’étais. Je n’étais qu’un lâche. Un putain de lâche. Je n’osais même plus regarder mon reflet dans le miroir quand j’y repensais. Comment pouvais-je avoir un minimum d’estime pour moi ? Comment ? Irina peut être. Peut être que c’était elle la solution à ce dédalle ? La musique ne s’arrêtait pas. Elle aussi me calmait. Elle aussi était sûrement la solution à beaucoup de maux. Evidemment. Dès que mes pensées tournaient trop. Dès que je n’en pouvais plus, je prenais ma guitare, je m’asseyais face au piano, je glissais mon archer, je faisais tourner mes baguettes. Au moins l’argent de mes parents m’avait permis une chose : être un musicien accompli. Ce qui me permettait encore de respirer. Ses larmes. J’avais remarqué qu’elles ne s’arrêtaient plus. Comment ne pas le remarquer ? C’était évident. Les larmes inondaient ses joues et par prolongement, mon lit. Peut être m’étais-je trompé à son sujet ? Peut être ne cherchait-elle pas ma déchéance ? Peut être n’était-elle pas celle que je croyais ? Celle attendant mon moindre faux pas pour me dénoncer, mon moindre écart pour téléphoner à la police. Peut être que la méfiance qui s’emparait de moi en sa présence n’était pas justifiée ? Ou peut être que ces larmes étaient celles de la victime qu’elle avait été ? Que des images lui revenaient et qu’elle se rendait compte du monstre que j’étais ? Je la dégoûtais, c’était tellement évident. Elle ne se calmait pas, elle ne se calmait plus. Pourtant, je faisais comme si je ne voyais pas ses larmes. Pour ne pas la gêner. Pour l’instant du moins. Je me souvenais encore de l’instant où elle avait tenté de me repousser lorsque je l’avais prise dans mes bras. Est-ce que le moindre contact avec ma personne la dégoûtait à ce point ? Etais-je réellement ce monstre qu’elle semblait voir ? Face à elle, je me sentais tellement mauvais. Sa main avait tenté de repoussé mon torse qui l’avait soutenu jusqu’au lit. Heureusement que je n’avais pas touché sa peau lorsque j’avais été face à sa porte, qu’elle réaction aurait-elle eut ? Aurait-elle eut des actes violents envers moi ? Je n’arrivais pas à l’en croire capable. Pourtant.


« De quoi j’ai peur ? »
Un sourire se dessinait au coin de mes lèvres.


Je me levais du lit. De quoi j’avais peur ? Je pense qu’elle avait compris que je ne répondrais pas, les choses me paraissant beaucoup trop évidentes. Je m’étais levé d’un coup, alors que ses pleures avaient semblés s’apaiser. Après tout, elle s’était redressée, se mettant l’espace de quelques instants à ma hauteur. L’espace de quelques secondes puisque je m’étais échappé. Elle avait dit que j’étais le seul à jouer, était-ce encore une ruse ? Une façon de faire que je baisse ma garde ? Je n’en savais rien. Elle était beaucoup trop étrange pour que je sois capable de comprendre quelque chose. Elle voulait seulement quoi ? Elle n’avait pas terminé sa phrase, et c’était beaucoup trop désagréable, mais après tout, je n’avais pas répondu à sa question, je ne pouvais donc rien faire. Mais qu’aurait été la fin de sa phrase si elle avait pu la terminé ? Si les larmes n’avait pas noyé ses mots, qu’aurait-elle dit ? Je ne savais pas, je ne le saurais même sûrement jamais. Une quelconque influence ? Mais elle ne voulait pas le comprendre ou quoi ? Que j’avais cette impression qu’elle régissait ma vie ? Qu’elle avait ce regard toujours posé sur moi ? Que j’avais l’impression qu’elle attendait que je trébuche ? Je posais mes mains sur le rebord de la fenêtre en regardant vers l’extérieur. Je soupirais doucement. Qu’est ce que je pouvais faire pour me sortir de cette situation ? Je n’aurais pas.


« Je ne t’aurais pas frappée ? C’est ça ? »
Soufflais-je.


Je secouais brusquement la tête. Et si elle n’avait pas voulu dire ça. Mais non, elle ne pouvait pas avoir voulu dire ça, puisqu’elle avait compris qu’elle avait de l’influence que depuis ce fameux soir. J’étais tellement stupide parfois. Je me tournais vers elle, m’adossant contre le mur. Elle était sur mon lit. Une pensée me traversait l’esprit. Mon lit n’avait jamais été occupé par une fille. Enfin si, mais jamais de cette manière. Sans autre but qu’une discussion. Oh il ne faut pas croire par là que j’avais eut des petites amies, je ne savais pas ce que c’était. J’avais simplement eut des relations éphémères, comme beaucoup d’étudiants d’ailleurs. Je ne pouvais m’empêcher de laisser mon regard glisser sur elle pour finir par remonter à ses lèvres, à ses yeux. Je plongeais alors mon regard dans le sien, un moment qui dû lui paraître sûrement beaucoup trop long. Je finissais par arracher mes yeux aux siens, par me tourner à nouveau vers la fenêtre.


« J’ai jamais fais ça devant personne. Me piquer j’veux dire. Personne ne le sait, absolument personne, sauf toi. Je ne sais pas comment réagir face à ça. J’ai toujours eus mon secret bien caché et maintenant je ne suis plus le seul à le savoir. Malheureusement on ne peut pas retourner en arrière. Malheureusement. »
Je marquais une pause.

« Ne le dis pas à Irina. »
Soufflais-je.
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MessageSujet: Re: What am I doing here ? [Re... Raphael R.C]   What am I doing here ? [Re... Raphael R.C] Icon_minitimeSam 20 Déc - 17:10

    Pendant un instant j'avais eu un sursaut d'espoir. Je ne sais pas comment c'était possible, comment il avait réussis à se frayer un chemin entre la tristesse, la déception et la fatigue mais il avait été là, faible mais présent. Raphael s'était assis sur le lit, et j'avais cru qu'il était enfin prêt à tout avouer et même si je n'étais pas sure à cet instant précis de vouloir encore le sauver, je m'en étais convaincue parce que je savais au fond de moi que j'avais besoin de l'aider. C'était sans doute ce sursaut, cette pointe d'espérance qui m'avait fait me redresser un moment, comme un dernier élan vers lui. Si tu es prêt, je t'écoute.
    Seulement, l'espoir retomba très vite. Il répéta ma question, un étrange sourire aux lèvres, seulement pour mieux l'éluder. Il se relevait comme pour recommencer à fuir. Un instant je ne bougeais pas, mes yeux restèrent sur la place qu'il avait laissé vacante. J'appuyais mes coudes sur mes genoux ma tête dans mes mains. Tout ça était tellement compliqué. Quel était son problème à la fin? Il avait besoin de mon aide, il le savait . Il me fuyait, m'appelait au secours. Et jusque là j'avais été toujours prête à lui venir en aide quoiqu'il arrive, à l'empêcher de se détruire lui même, à être incapable de le détester tellement il se haïssait lui même. Je n'attendais pas de gratitude de sa part, mais après ce qui venait d'arriver, j'avais du mal à tolérer ses caprices. Je n'étais pas quelqu'un de nerveux. Les larmes silencieuses remplaçaient les cris qu'une personne "normale" auraient poussé. J'étais incroyablement paralysée, alors qu'il s'échappait de nouveau, mon corps ne vit plus l'intérêt de se contraindre à la position assise et je me rallongeais sur le lit.
    Il fallait dire que la musique n'aidait pas. J'avais toujours tendance à être encore plus mélancolique, la musique jouait sur mes émotions. Je ne me rappelais pas avoir entendu ce morceau avant, j'écoutais pourtant beaucoup de musique. Une voix de femme, sur des sonorités un peu folk, heureusement je n'y étais pas vraiment sensible, les paroles me touchèrent moins ainsi, j'essayais de ne pas les écouter mais en vain. One of Jimmy’s friends has taken the floor. Je fermais les yeux encore et oubliait la cruelle ironie que je trouvais à ce vers pendant que j'entendais Raphael aller et venir dans la pièce.

    La surprise me fit ouvrir des yeux horrifiés quand il termina ma phrase complètement à côté. Il l'avait dit, il avait mis les mots sur LE sujet qu'on abordait pas. Il venait de rompre notre accord tacite de rester évasif sur le sujet. Il avait prononcé le mot "frapper". Et je ne pouvais plus faire comme si rien n'était arrivé. Je déglutis. J'avais beau me dire que c'était noblement pour le préserver que je ne voulais pas en parler, pour ne pas revoir la culpabilité qui le rongeait, au fond je savais aussi que c'était presque autant pour moi-même que je préfèrais qu'on taise cet épisode. En parler aurait rendu ça trop réel, en parler aurait ramener trop d'images à la surface. Les bleus étaient un rappel suffisant, je n'avais besoin de rien d'autre, merci bien. Encore une fois je me redressais mais plus légèrement, m'obligeant à le regarder, un air à la fois contrarié et attristé, mes sourcils à peine froncé, lui adossé contre le mur les yeux déjà sur moi. Comment pouvait-il être autant à côté de la plaque?
    _ "Ce qui vient de se passer..." Mon regard alla lentement vers la salle bain. "Pour moi c'était pire..." expliquais-je simplement, tentant quand même de ne pas revenir sur le sujet de la nuit où tout avait basculé. Ses yeux attrapèrent les miens, et la curiosité s'ajouta à tout ce que mon visage pouvait déjà exprimé, face à cet espèce d'affrontement. Après un moment qui me parut plus long qu'il n'aurait dû, ses yeux se détachèrent des miens. Mes joues me tiraient, mes yeux étaient presque sec. Je pense tout simplement que je n'avais plus la force de pleurer, où que j'étais à cours de larmes. Il se tourna vers la fenêtre et reprit la parole. Je restais immobile, me rasseyant, l'écoutant.

    Non, il n'était plus le seul à savoir. Je me doutais déjà que personne d'autre n'était au courant, il me le confirma. Il était perdu, ne comprenait-il pas que c'était une bonne chose d'un côté que je sache? Ne comprenait-il pas qu'ainsi il avait quelqu'un sur qui compter? Il ne pouvait décemment pas m'en vouloir parce que je savais, ce que j'avais appris par accident. Alors pourquoi avait-il toujours cet air agacé par rapport à moi? Je ne comprenais pas. Non, on ne peut pas retourner en arrière, même si en cet instant j'aurais bien aimer. Oublier ce à quoi je venais d'assister, faire en sorte que ça n'arrive pas. Il s'arrêta, et je crois que ma compassion était de retour tandis que je le regardais toujours.
    _"Tu ne crois pas que ce puisse être une bonne chose que tu ne sois plus le seul à savoir justement..." tentais-je d'une voix prudente.

    Mes yeux débordèrent d'étonnement lorsqu'il me demanda, ou plutot m'ordonna de ne pas dire ce que je savais à Irina. Comme si l'idée m'avait un jour ne serait-ce que traversé l'esprit. Tout ça était beaucoup trop sombre pour elle, je refusais de l'impliquer dans cette histoire. Et je briserais l'image qu'elle se faisait de Raphael, si idéale. Mon expression fut un peu amère. Etait-ce donc ce qui le préoccupait à ce point que j'aille raconter tout ce que je savais à Irina et qu'il la perde? Ca paraissait un peu plus logique tout à coup. Je me demandais comment il pouvait croire que je serais capable de faire ça.
    _"Ne t'inquiète pas, je ne veux pas qu'elle soit mêlée à ça..." me contentais-je de lâcher en rebaissant les yeux. A la réflexion, les choses risquaient de considérablement se compliquer, puisque d'ici quelques jours Irina rentrerait et viendrait partager ma chambre.
    Devrais-je, alors, mettre un terme à mes visites quotidiennes et me forcer à m'arracher les cheveux en me demandant ce qui se passe dans la chambre voisine tous les soirs? Non, je ne pourrais pas. Oui tout risquait de se compliquer, mais je savais maintenant que c'était le pire moment pour laisser tomber la 'mission' dont je me sentais investie par rapport au garçon trop torturé qui me servait de voisin de palier.
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MessageSujet: Re: What am I doing here ? [Re... Raphael R.C]   What am I doing here ? [Re... Raphael R.C] Icon_minitimeLun 22 Déc - 21:24

Le paradis, je me l’invente.

Frapper. Elle avait ouvert les yeux. D’un coup. Comme si je m’étais remis à le faire. Remis à la faire souffrir corporellement. J’avais sûrement dis un mot qu’elle s’était promise d’oublier. Frapper. Elle ne voulait pas que tout cela refasse surface. Avions-nous eut un accord silencieux ? Celui de ne jamais en reparler ? Ce n’était pas mon genre de laisser des sujets inexplorés, des tabous. Non. Ce n’était pas moi. Je n’allais pas commencer maintenant. Je soupirais doucement en attrapant finalement mon paquet de cigarette. J’en collais une au bord de mes lèvres et l’allumais à l’aide de mon briquet. Je prenais une première bouffée et recrachais la fumée par la fenêtre. Je posais encore mes mains sur le rebord. Je jetais un coup d’œil à mon coude, j’avais les veines tellement visibles à travers ma peau pâle, et j’avais encore le petit point rouge de mon injection récente. Je soupirais une nouvelle fois. Ce qu’il vient de se passer. C’était pire. Elle repartait dans un de ses délires ? Forcément. Comme si me voir m’injecter de l’héroïne était pire que de se faire battre sans aucune raison. J’allais finir par croire qu’elle avait aimé ça. Heureusement que je ne l’avais pas violée, avec ce genre de réaction j’aurais pu être tenté de recommencer. Et heureusement que je ne prenais pas de plaisir à battre les gens, ça aussi ça aurait pu devenir un plaisir vicieux. Quoique moi agréable que le viol. Qui n’en serait plus un si elle en redemandait. Mais je ne comprenais pas, comment pouvait-elle préférer être battue plutôt que de me voir me piquer ? Cette fille me déconcertait. J’étais incapable de la comprendre, j’étais incapable de comprendre ce qu’elle voulait, ce qu’elle pensait, ce qu’elle cherchait. Oui, surtout ce qu’elle cherchait. Que cherchait-elle ? Je n’étais qu’un drogué de plus, je n’étais qu’un con. Oui. Un con. Chaque soir depuis ce fameux soir, elle venait, chaque soir sans exception. Mais pourquoi ? Pourquoi ne me fuyait-elle pas comme elle devrait le faire ? C’était ça une réaction normale : me fuir, avoir peur, et surtout, ne plus jamais m’approcher. Bien sur cela aurait été bien plus douloureux pour moi, ce sentiment d’être un monstre aurait été bien plus grand et bien plus fort, mais j’aurais eus la sensation d’être puni justement. Ce que je ne ressentais pas à ce moment précis. Je l’avais trop dit, là, j’avais l’impression d’être en détention provisoire. Que quelque chose allait me tomber dessus au moment où je m’y attendrais le moins. Quelque chose de bien trop douloureux, de bien trop fort, de bien trop puissant pour que je puisse même y survivre. Ou quelque chose qui allait me mettre à l’état d’épave, quelque chose que je n’avais jamais connu et que je ne connaitrais plus jamais par la suite. Mais quelque chose dont je me souviendrais pour toujours, quelque chose qui me collera à la peau éternellement et dont je ne pourrais jamais me défaire, n’avez-vous pas une idée ?


« Je ne te comprend pas. »
Soufflais-je.


Ma cigarette s’était consumée. Je fermais alors la fenêtre afin que le froid ne s’engouffre plus dans ma chambre. Les larmes ne circulaient plus sur ses joues fines et tellement féminines. La douceur de sa peau avait imprégné la mienne le soir de mes erreurs. Nous nous observions comme chien et loup. Qui baissera sa garde en premier ? Qui attaquera en premier ? Je m’approchais du lit, m’asseyais au bord. Elle était toujours couchée, je passais ma main maladroite et pourtant sûre d’elle, dans mes cheveux. Je ne suis plus le seul. Une bonne chose ? Je relevais les yeux vers elle, plongeant mes yeux perdu, beaucoup trop perdus, dans les siens.


« Cela dépend de la personne. »
Dis-je.


Qui es-tu pour moi ? Que vas-tu devenir pour moi ? Qui suis-je d’ailleurs ? Je me voyais entrainé dans une spirale de questions. Ces questions qui se dissipaient lorsqu’elle était là. Irina. Elle dissipait mes doutes. Comme si elle avait le pouvoir de retirer ce brouillard autours de mon esprit. Je la voyais tournoyer sur l’herbe du parc. Je la voyais s’effondrer comme une poupée de chiffon. Je sentais encore mon ventre se nouer de peur lorsqu’elle risquait de ne plus se relever. Mais son rire cristallin venait me rassurer. Et inconsciemment je laissais un sourire m’éclairer. Comment aurais-je pu oser la décevoir ? Ca aurait été immonde. Peut être que la personne au courant aurait dû être Irina ? Peut être.


« Merci. Je ne me pardonnerais jamais de la décevoir. »
Murmurais-je de façon à peine audible.


Je me relevais. Marchant jusqu’à la cuisinière, je m’y soutenais. Sors de là Raphaël. Casse-toi d’ici et ne reviens surtout pas. Laisse-toi crever loin d’eux. Loin de tous. Je me reprenais et sortais deux assiettes que je posais sur la petite table. Ais-je encore courage, fierté, orgueil ? Je serrais les poings sur le plan de travail. Je tremblais légèrement, de colère, de rage. Je serrais les dents. J’attrapais un paquet de pâtes que je mettais dans de l’eau bouillante. Mais mes mains encore tremblantes laissèrent échapper un verre d’eau de mes mains. Je m’enfonçais un morceau dans la paume. Un léger gémissement de douleur m’échappait.

Ici c’est l’enfer, j’arrive pas à m’y faire.
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MessageSujet: Re: What am I doing here ? [Re... Raphael R.C]   What am I doing here ? [Re... Raphael R.C] Icon_minitimeLun 29 Déc - 19:00

    Etait-il devenu insensible? Je m'étais souvent posée la question. S'était-il fait déjà trop de mal? Arrivais-je trop tard? Je me sentais si faible, impuissante, toujours et je m'étais pourtant imposé cette mission des plus difficiles. Combattre ses démons avec lui, qu'il veuille de moi ou non. Je m'étais peut-être surestimée, j'avais cru qu'après la nuit où il avait perdu tout contrôle à mes dépends j'avais passé le plus dur, et que si j'avais surmonté ça alors plus rien ne me serait impossible pour l'aider. Comme si dès notre première vraie rencontre, il m'avait fait passer le test le plus difficile; pardonner l'impardonnable, voir au delà, j'avais cru qu'une fois que j'aurais réussi plus rien ne me paraîtrait mériter d'effort, plus rien ne serait hors de ma portée.

    J'avais mal mesurée les choses cependant. La première fois je n'avais été que la victime. Je n'avais assisté à rien. J'avais subi, enduré, pris sur moi faute de pouvoir me défendre. Pendant les premiers instants je l'avais haït, lui à chaque nouveau coup, je m'étais rendu compte qu'on sous estime toujours un peu la douleur physique, parce qu'elle nous paraît si fréquente, presque banale. D'ailleurs même aujourd'hui, j'étais incapable de vraiment mesurer ce que j'avais vraiment souffert sur l'instant, aujourd'hui seuls restaient ce que j'avais ressenti: l'injustice, l'incompréhension, la colère mais surtout la peur. Mais sur l'instant, je sais qu'il y avait eu plus: la douleur, le premier coup m'avait plus surpris que fait mal, et j'avais bêtement cru qu'il serait unique. Le plus douloureux fut sans doute le second; j'avais compris que ce n'était qu'un début. Je m'étais écroulé sur le troisième. J'avais longtemps attendu l'inconscience qui me libérerait de la douleur, elle prit son temps mais finit par m'envelopper, et au final ça n'avait pas été si dur. Pas si dur.

    La douleur physique avait été plus présente à mon réveil. Mais peut être pas aussi forte que la peine. Il m'avait allongé exactement à l'endroit où je me trouvais maintenant. L'impression qu'on a lorsqu'on se réveille d'une période d'inconscience est très étrange. On est incapable de se rappeler y avoir plongé. C'est un peu comme si j'avais fermé les yeux et les avait rouvert difficilement immédiatement après. Le laps de temps écoulé paraissait évident, mais il n'avait pas vraiment de réalité. C'était comme avoir cesser d'exister pendant un moment. Pas de rêves, le vide, rien. J'avais entrouvert les yeux sur lui, comme engourdie, jusqu'à ce que la douleur me rattrape. Les souvenirs s'étaient doucement remis en place. Tandis qu'il s'affairait à réparer ses propres méfaits. Comme un enfant battu j'avais d'abord eu le réflexe de vouloir bouger (provoquant un élan de douleur dans tout mon corps) en le voyant se rapprocher de moi. Un sursaut de peur humain sans doute. C'est là que j'avais vu son visage, vraiment vu. Sa peine, sa culpabilité mais aussi sa compréhension. Comme s'il m'autorisait à avoir peur même si ça le désespérait. Je n'avais pas pu retrouver la colère que j'avais ressenti sous la première pluie de coups.

    Je pensais très sérieusement que ça avait été mon épreuve que j'avais eu mon compte et que c'en été fini. Sauf que j'étais moins forte que je ne l'aurais cru, peut être était-ce le temps qui rendait cette nuit moins dure pour moi, après tout j'avais développé une sorte de don pour effacer ou du moins occulter au mieux tout ce qui était désagréable de se souvenir. Il ne comprenait pas. Il ne comprenait vraiment pas en quoi ce à quoi j'avais assisté à l'instant, était plus difficile pour moi. C'était sans doute parce que pour lui c'était trop routinier. Pour lui ce n'était sans doute rien. Pour moi c'était atroce. Je n'aurais même pas su lui expliquer. Je ne pouvais pas penser à une comparaison qui serait assez puissante pour qu'il puisse décemment comprendre ce que je pouvais ressentir.
    _"Ce n'est pas grave" lachais-je simplement en me tournant sur le lit pour la énième fois.

    Il avait finit par l'allumer sa cigarette. Une autre addiction, un autre moyen de me fuir j'avais l'impression. Je ne l'avais plus regardé à partir de ce moment là. C'est quand je l'entendis refermer la fenêtre que mes yeux vrillèrent à nouveau sur lui. Pendant un moment, nos regards s'affrontèrent à nouveau, attendant de voir lequel de nous serait le moins faible. Un duel vain à mon avis. Je crois que nous étions actuellement tous les deux au même stade à notre manière. M'avait-il entraînait avec lui? Où était passé mes certitudes? Finalement, il regagna sa place sur le lit, la seule que je lui connaissais vraiment. Comme s'il la choisissait précisément. Pas trop éloigné mais à une distance mesurée, et inconsciemment je lui étais reconnaissante de cette prudence. Quand ses yeux cherchèrent à nouveau les miens, je les identifiais immédiatement, c'était ceux que j'avais caractérisés comme les "vrais". Ceux qui ne se cachaient plus, ceux qui ne me fuyaient pas, ceux qui appelaient à l'aide. Ses paroles furent presque tranchantes. Où peut être était-ce seulement le sens que je leur donnais? "La personne", c'était moi. Personne ne lui avait laissé le choix. Un simple hasard m'avait désigné. Je n'avais rien demandé à personne non plus. Et c'est là qu'une nouvelle réponse me frappa. Il regrettait peut être que je sois celle qui partage son secret, il aurait préféré se confier à quelqu'un qui avait de la valeur à ses yeux, sans doute. Mais, il avait aussi eu le temps à mon avis, le temps de choisir et il ne l'avait pas fait. Alors le choix s'était imposé à lui. Et à moi par la même occasion. Je hochais légèrement la tête en signe d'assentiment amer. Après tout je n'y pouvais rien, je n'étais pas exactement ravie par la situation non plus.

    Irina. Dès qu'il la mentionnait, il avait cette intensité dans son expression qui montre qu'on tient à quelqu'un. Son regard se perdit quelque part une seconde. Ses mots accompagnèrent ce que son visage me révélait déjà. Elle était importante pour lui, très importante. J'espèrais simplement que ce serait suffisant. Mais je ne voulais pas en rajouter avec un avertissement. Je gardais le silence. L'aimait-il? Sans doute, mais comment? L'amour était un sentiment tellement nouveau pour moi que j'étais loin d'en maîtriser les différentes formes. Peut être était-ce celle dont il avait vraiment besoin. Cette idée me dérangeait étrangement; je ne voulais pas qu'Irina soit à ma place, je ne souhaiterais mon sort à personne, encore moins à quelqu'un d'aussi innocent qu'elle.

    Puis, à nouveau il s'agita. Je le comprenais, je faisais ça aussi. Faire quelque chose absolument, n'importe quoi peu importe que ça nous empêche de rester avec pour seule activité de cogiter. Il se leva et entreprit de préparer une sorte de repas. Mon estomac était tellement retourné que je n'avais absolument pas faim. Mais lui en avait peut être besoin. Je l'observais, ses gestes étaient mécaniques mais presque saccadés. Oui, il avait besoin de faire quelque chose. La colère contractait ses muscles et ses poins par moment. Les pâtes glissèrent dans l'eau dans un frémissement. Je ne le quittais pas des yeux, le regarder agir, m'empêchait aussi de ne faire que penser. Je vis le verre d'eau s'échappait de ses mains avant même qu'il ne dut le sentir lui même, un réflexe idiot me fit me redresser. Il explosa. Je m'assis. Un simple verre brisé, c'est ce que je me répétais. Pourquoi est-ce que j'étais aussi alerte?

    Mes yeux zoomèrent sur les mains de Raphaël qui mal assurées attrapaient les éclats de verre. Mh. Je me levais prévoyant l'inévitable, je n'aurais pas du fixer mes yeux sur les mains car je vis l'entaille se former avec beaucoup trop de précision ce qui m'arracha une grimace tandis que dans un élan naturel, je le rejoignais. Il émit un léger gémissement, alors que j'attrapais sa main. Le geste ne me parut étrange qu'une fois que son poignet se trouva entre mes doigts, alors que mes yeux examinaient la blessure pas très jolie, encore moins en détail, mais pas sérieuse de ce que j'en voyais - et j'en voyais beaucoup. Je relevais les yeux vers lui une seconde, un peu génée comme je l'étais toujours par le contact physique avec une tiers personne. Puis, secouant la tête dans un geste désapprobateur, je reposais mon regard sur sa main ouverte. Mes doigts presque aussi fins que ceux d'une enfant seraient sans doute mieux appropriés. Je mordis ma lèvre inférieure dans un petit effort de concentration. Inutile que ma maladresse ne me fasse lui charcuter la main davantage. Délicatement, j'attrapais le bout de verre encore logé dans sa paume entre mon index et mon pouce et le jetais dans l'évier. Je relevais des yeux presque fiers de ne pas avoir provoqué une catastrophe, et faillit sourire. Je me ravisais et lachaîs finalement sa main en soupirant de manière presque imperceptible.
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MessageSujet: Re: What am I doing here ? [Re... Raphael R.C]   What am I doing here ? [Re... Raphael R.C] Icon_minitimeMer 7 Jan - 23:56

Froid glacial sur ma peau blafarde.

Ce n’était pas grave ? Mais c’était tellement déstabilisant. Je ne comprenais pas qui elle était. Je ne comprenais absolument rien à cette fille qui s’était emparée de ma vie comme la drogue s’était emparée de mes veines. Parfois je pouvais me surprendre à la regarder. Simplement l’observer. De loin. Mes yeux sur les siens, qui ne me captaient pas tout le temps. Parfois seulement. Il faut dire que lorsque je la croisais dans les couloirs ses yeux restaient imprimés dans les miens durant le temps ou nous étions visibles l’un pour l’autre. Pourtant, rien ne nous liait. Nous étions ennemis. De dangereux ennemis. Elle en savait trop. J’étais capable de tout, j’étais dangereux. Et pourtant. Pourtant . . . Ces soirées tellement silencieuses mais tellement agréables. Un lien invisible se tissait-il entre nous ? Personne ne nous avait jamais vus parler ensemble, personne ne savait qu’on se connaissait. Il n’y avait que ce manège permanent depuis plusieurs mois. Ce manège tellement étrange. Quand elle passait parfois deux heures assise au pied de mon lit. Et malgré moi, je finissais toujours par lui couvrir les épaules dans un geste qui ne me ressemblait pas. Mais j’avais aussi cette inaccessibilité, cette froideur imposante. Ce tempérament mystérieux et mauvais. Je me prenais pour le méchant. J’étais le méchant, pour moi du moins. J’avais peur de celui que j’étais, et j’avais peur de celui que j’étais capable de devenir. Que disait-on de moi ? Sûrement que j’étais d’une beauté froide mais que j’étais dangereux. Que je ne serais jamais satisfait d’aucune fille. Peut être que pour eux je pensais que personne n’était assez bien pour moi. Peut être. Mais qu’importe ? Je m’en foutais tellement. Je m’en foutais trop sûrement, sans aucun doute. Son regard avait semblé différent lorsque j’avais parlé d’Irina. Elle avait peur. Elle avait peur de moi. Peur de quoi ? C’était tellement évident. Peur que je la frappe elle aussi. Peur que je la brise, que je la blesse. Non. Jamais. Pas Irina. Elle croit en moi. Et . . . C’est la seule. J’avais décroché mes yeux des siens, en me méfiant. Jouait-elle un jeu ? Voulait-elle des confidences ? Voulait-elle me contrôler un peu plus ? Un peu mieux ? Je ne savais pas. Et pourtant, pourquoi cette méfiance ? Elle avait l’air tellement vrai. Tellement sincère. Mais je la connaissais si peu. Nous passions des soirées entières à nous observer, de loin, mais nous ne parlions jamais. C’était la première fois que notre conversation dépasser les simples phrases ironiques que je lui servais avec délice. Ou les phrases tellement froides et lointaines. Cette soirée était bien différente des autres. Pas d’ignorance l’un de l’autre. Fin des mauvaises remarques. Que cherchions-nous ? Comme se finirait la soirée ? Tellement mal. Forcément. Oh non je ne la frapperais plus. C’était impossible. Mais j’étais capable de redevenir mauvais. De la repousser. De la rejeter. De retrouver mon impulsivité.

Ses yeux. Ses yeux ne me quittaient pas lorsque je préparais à manger. Enfin. Préparer à manger, pourquoi faire ? Je n’avais pas faim. Et elle ? Elle n’en avait pas l’air non plus. Avec ce qu’il venait de lui arriver, ce n’était pas étonnant. Peut être aurais-je dû l’emmener à l’infirmerie ? Peut être n’aurait-elle pas apprécié ? Peut être n’aurais-je pas apprécié, face aux traces qui lui restaient. Il fallait avouer que je n’avais pas réellement envie de me mettre en danger. Je l’étais déjà bien trop. Il suffisait de si peu de chose pour la retourner contre moi. En tout cas c’est ce dont j’avais l’impression. Et surtout ce dont j’avais peur. Tout. Tout s’était enchaîné avec beaucoup trop de vitesse. Le frémissement de l’eau bouillante. Le verre brisé. L’entaille. Je m’étais laissé glisser au sol. Doucement. Froissement de drap. Sa main. Elle avait attrapé la mienne. La même douceur. La même fraîcheur. Mes lèvres étaient restées impassibles mais j’avais apprécié le moindre de ses mouvements sur mon entaille. Comme si tous ses gestes étaient infaillibles. Rien ne dérapait et je ne sentais quasiment rien. Elle s’était mordue les lèvres au moment où elle avait décidé de sortir ce fameux morceau de verre. Il avait été assez gros tout de même. Je sentis ses yeux remonter aux miens pour finalement ne rien dire. Pourquoi ? Qu’aurait-elle fait si j’avais été un autre ? Je cherchais une réponse lors d’une fraction de seconde, puis finalement, ne disait rien. Depuis un moment le silence régnait avec la majesté de la mort. Mais qu’importe, j’avais l’impression de partager un de ces moments que personne ne connaîtra jamais. Je me relevais finalement et elle s’asseyait à ma place. Au milieu des débris de verre. Il y avait cette sensation étrange qui flottait dans cette pièce. J’allais dans la salle de bain et revenais avec un bandage en main. Je passais alors ma main sous l’eau froide, debout à côté d’elle. Pourquoi ce silence. Mes yeux lui avaient-ils dit merci ? Inconsciemment, oui. Mais inconsciemment. Je buvais ensuite un verre d’eau puis en posais à nouveau un à côté d’elle. Je m’accroupissais pour le poser mais mon mouvement s’arrêtait nettement. Mes yeux rencontrant à nouveau les siens. J’y plongeais. Et pour la première fois, j’oubliais toute cette putain d’histoire. J’oubliais tout ? Pas exactement. Flashs. Tout. Les coups. Son corps. Cette ambiance tellement glauque. Ma main où quelques gouttes de sang perlaient encore lâcha le bandage non fixé s’avançait vers elle. Une portée de musique y était tatouée. Elle se glissait alors entre ses cheveux et se posais dans son cou. Je m’avançais. Plus exactement : mon visage s’avançait. Mes lèvres frôlèrent les siennes. Je respirais un instant son odeur. Mes lèvres attrapèrent les siennes. Avec une douceur tellement incompréhensible. Je me reculais alors en me levant.


« Le bourreau et la victime, c’est tellement . . . »
Commençais-je à souffler.


Mes yeux captèrent à nouveau les siens. Que pensait-elle ? Que pouvais-je y savoir ? Je me laissais tomber à genoux presque au-dessus d’elle. Les bouts de verres. Certains étaient-ils entrés dans ma peau ? Je n’en savais rien. Mes lèvres avaient repris connaissance des siennes. Avec une fièvre bien plus présente que la foi précédente. Ma main avait repris possession de son cou. Je commençais à glisser pour me relever, l’emportant avec moi. Nous étions debout. Ma main s’accrochait à ses cheveux et l’autre la remontait pour la faire s’asseoir. Une certaine distance se vit immédiatement diminuée. Une de mes mains prenait possession d’une de ses hanches et mes lèvres s’arrêtèrent dans son cou. Je reprenais ses lèvres, désirant sa langue.

Je ne me comprends pas.
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MessageSujet: Re: What am I doing here ? [Re... Raphael R.C]   What am I doing here ? [Re... Raphael R.C] Icon_minitimeVen 9 Jan - 0:19


    J'étais tellement fatiguée. En temps normal, le temps me paraissait ralentir quand j'étais dans cet état. En fait, c'était seulement moi qui réagissait lentement. Combien de nuits blanches avais-je accumulé? J'avais cessé de compter depuis longtemps. Je ne me rappelais pas de ce qu'était mon visage sans cernes. Et autant dire que ce qui c'était passé quelques minutes plus tôt m'avait complètement abattue. Et pourtant je tenais encore toujours maladroitement debout, mon cerveau fonctionnait encore, mes yeux restaient ouverts.
    Tout s'était passé très vite pourtant, avant même de m'en apercevoir, j'avais quitté le lit et avait pris soin de la main blessée de Raphael. Peut-être même de manière un peu trop précipitée; cette pensée était plutôt embarrassante en y réfléchissant bien. Comme si je ne pouvais pas m'empêcher de lui être d'un certain secours, même dans un geste aussi banal que celui de déloger un bout de verre de sa main. Est-ce que je croyais sincèrement que j'étais en mesure de le préserver de tout? Et surtout, pourquoi, mais pourquoi fallait-il que ça me préoccupe tant?
    L'embarras m'avait gagné une nouvelle fois quand mes doigts étaient restés autour de son poignet quelques secondes de trop et que le geste n'avait plus eu lieu d'être, mon incapacité à toucher les gens de manière naturelle m'avait rattrapé au galop. La façon dont je l'avais laché d'un coup m'avait aussi paru bizarre, mais je le savais, c'était uniquement chez moi que ça n'allait pas, la plupart des autres gens trouvaient ça banal, n'y prêtaient même pas attention. Pourquoi fallait-il que je sois si anormale? Mes yeux avaient accompagnés ma main en se baissant, mais été vite remontés, j'avais souvent l'impression qu'ils avaient leur volonté propre. Etait-ce un remerciement que j'avais vu dans le regard de Raphael? Je voulais croire que oui. Je savais qu'il n'était pas si mauvais.
    Puis sans rien ajouter, il se retira dans la salle de bain, je n'eus pas vraiment de réaction tandis que je regardais les morceaux de verre éparpillés autour. J'aurais sans doute du les ramasser. Sans doute. La porte de l'armoire à pharmacie grinça et finalement il réapparu dans la pièce avec un bandage. Je restais assise, ma tête un peu vacillante même si j'étais complètement éveillée et consciente de la réalité qui m'entouraient. Par pitié, pas une autre migraine. Je n'y aurais pas résisté. L'eau coula et je relevais instinctivement les yeux, il était debout à côté de moi et rinçait sa plaie avant de la bander. Du moins il commença à la bander, il me tardait qu'il en finisse parce que je n'aimais pas trop le sang, pas que je sois totalement fébrile à sa vue, mais pas complètement à l'aise non plus, encore moins avec le sang des autres. Dans ma tête, le sang était parfaitement à sa place dans les veines et ne devait pas en sortir ce n'était pas naturel, c'était dérangeant, le signe que quelque chose cloche. Je le sentis se baisser vers moi, et tournai à nouveau les yeux vers lui. Il tenait un verre d'eau, mais il s'interrompit d'une manière étrange en croisant mon regard. La migraine ne vint pas.

    Il avait une étrange expression et il semblait me contempler sans vraiment me voir pendant très longtemps. On aurait dit qu'il n'avait pas conscience du temps qui s'écoulait et il était bien trop immobile. Mes sourcils se froncèrent légèrement sous le coup de l'incompréhension, peut-être même dans un signe d'appréhension. Sa main lâcha le bandage et je me demandai l'espace d'une seconde s'il faisait une crise de quelque chose, j'allais me relever mais il bougea le premier. Sa main s'avança vers moi, comme elle l'avait souvent fait avant de retomber et je m'attendais à ce que comme toujours il interrompe son geste. J'attendis, attendis que sa main retombe ou s'éloigne.

    Sauf que, comme souvent, rien ne se passa comme je l'avais prévu. La main, sa main, incroyablement lente et prudente, glissa, geste inédit, dans mes cheveux et je le regardais avec des yeux surpris. Sa main se posa dans mon cou. Retire la. Est-ce qu'elle me dérange? Elle devrait.
    Mon incompréhension me laissa enfin tenter de parler:
    _"Qu'est-ce que..." Il m'interrompit. Son visage s'avança dangereusement du mien. Encore une fois, j'avais l'impression d'être complètement engourdie, paralysée. Il allait renoncé, il allait s'éloignait, il ne s'approcherait pas davantage. Je tachais de me convaincre tandis qu'il faisait tout l'inverse. Bientôt ses lèvres effleurèrent les miennes. Qu'est-ce que tu fais? Une voix dans ma tête hurlait. Mes sourcils se froncèrent . Il ne venait pas de faire ça, c'était complètement impossible. Comme pour me persuader, il m'embrassa un peu plus réellement cette fois avec une incroyable douceur, que je lui avais rarement connu. Mon cerveau était débranché, mes yeux se fermèrent. Les imbéciles. Je restais parfaitement immobile, incapable du moindre mouvement. Stop. Je reculais mon visage. J'aurais du le repousser plus concrètement mais il était si délicat que je ne trouvais pas la volonté de le faire.

    Je ressentis un étrange mélange de soulagement quand il se recula en se levant. Enfin il brisa cet incompréhensible silence, ses paroles étaient presque délirantes. Qu'est-ce qu'il voulait dire? Que signifiait-ce geste? Fallait-il qu'il complique encore les choses?
    _"Mais qu'est-ce que tu fais...?" murmurais-je perdue. Je n'avais pas pu dire mieux. Je ne savais pas quoi dire d'autre. Je me sentais incroyablement stupide, et épuisée. Ses yeux se raccrochèrent une nouvelle fois aux miens qui reflétaient sans doute toute l'incompréhension qui m'habitait.

    Sans prévenir, il retomba à genoux, j'eus un léger sursaut de surprise. Mon souffle était court, et je craignais ce qu'il allait faire. N'en avait-il pas déjà fait assez pour ce soir? Ses lèvres se posèrent à nouveau sur les miennes beaucoup moins douces cette fois. Je n'aimais pas ça du tout. Je ne lui rendais pas son baiser, mes lèvres restèrent aussi immobiles que possibles comme si j'attendais qu'il se lasse. Il me remit debout avec une facilité déconcertante, car je ne fis rien pour l'y aider. Ses mains se baladèrent de plus en plus. Mes yeux se remplirent de larmes. Comment pouvait-il transformer un acte qui représentait pour moi une démonstration d'amour et faire de moi un simple objet de désir. Ce baiser avait un arrière goût de lubricité. Et j'étais affectée parce que ça me bouleversait. J'avais tellement honte qu'il me voit comme ça. Je n'étais pas comme ça. Mes bras restèrent le long de mon corps. Arrête. Arrête, tu gaches tout, pensais-je. Aucun mot ne pouvait franchir mes lèvres même quand Raphael les abandonna au profit de mon cou. Il chercha à nouveau à m'embrasser. Repousse le, hurlait la voix dans ma tête. Mes mains qui étaient en réalité serrées en poing se flanquèrent vers ses épaules et j'essayais de mettre un peu de force dans mon geste pour l'éloigner de moi. A nouveau mes joues étaient trempées tandis que je le fixais dans les yeux, déçue.

    J'aurais du être folle de rage. J'aurais du le gifler. Passer la porte, et ne plus jamais lui adresser la parole ou même un regard. C'est ce qu'aurait du être ma réaction. Mais la vérité était que ce que je ressentais au fond de moi c'était de la déception. Mes pensées vagabondèrent vers Irina, ce qu'elle m'avait dit de ces éventuels sentiments pour lui. Pourquoi fallait-il qu'il me donne encore quelque chose à lui cacher?
    Mais surtout, je pensais à ce qu'il avait fait de moi à l'instant, à ce que j'avais été. Juste une fille, comme une nouvelle façon d'oublier la réalité. J'étais inconsolable, il n'avait réellement pas la moindre considération pour moi. Pas la moindre. Qu'est-ce que j'en avais à faire de toute façon? Bonne question.
    La vexation s'empara de moi, je me découvris une certaine force tandis que je l'écartais de mon chemin et me dirigeais vers la porte. Dos à lui, j'arrivais enfin à parler.
    _"Mais pourquoi est-ce que tu as fais ça ?!" m'exclamai-je difficilement. Pourquoi ne pouvais-je pas avoir une des ces voix un tout petit peu menaçante? Mes larmes continuaient de couler. Etait-ce sa dernière idée pour me faire fuir? Etait-il vraiment décidé à me bouleverser complètement? Je parcourus la distance qui me séparait de la porte d'entrée et l'ouvrit dans un geste maladroit et violent, et je me fis presque mal. Mes yeux se fermèrent, exaspérée par mes multiples faiblesses.
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