Après une journée chargée, welcome home ! | Coloc adorée |

Daisy avait consulté l'emploi du temps de Macarena accroché sur le panneau de leur salon et avait constaté qu'elle terminait bien tard. Une idée avait germé dans son esprit et un sourire apparut sur son visage. Lorsqu'elle rentra des cours, Day se mit au boulot. Elle alla dans leur mini kitchenette et commença à faire à manger. Quand il faut nourir ses frères pendant plusieurs années, ce n'est plus un défi de faire à manger, même dans une cuisine si petite. Pendant que le plat chauffait, Daisy prépara une belle table, une ambiance douce pour reposer les yeux de son amie lorsqu'elle rentrerait. Elle mit de la musique et se mit à fredonner tout en continuant de cuisiner. Le temps passait vite et Day se dépêcha de tout finir. Elle alla se changer, ne voulant pas garder ses vieilles affaires. Elle ne s'habilla pas spécialement bien, juste un jean et un sous-pull. Mais pour cuisiner, elle mettait toujours un sweat immonde et un jean troué alors il valait tout de même mieux qu'elle se change...

Elle installa l'entrée sur la table, laissant le plat au chaud avec un couvercle par-dessus. Un délicieux parfum flottait dans l'appartement, signifiant que le repas était bon. Daisy alla s'installa sur le fauteuil, se relaxant au doux son de la musique en attendant sa colocataire. Elle espérait que celle-ci serait heureuse de sa surprise. Daisy aimait les petites intentions, surtout quand c'était elle qui les faisaient. Le bruit de la poignée que l'on tourne fit se lever d'un bond la jeune cobaye qui courut à la porte, tout sourire, telle une gamine. Elle ouvrit la porte et mit sa main sur les yeux de son amie. Elle lui dit d'avancer et, de son autre main, referma la porte. Elle mena Macarena jusqu'à la table et enleva sa main de ses yeux.

Tadaaaam !!

Daisy fixait le regard de sa colocataire, attendant sa réaction avec impatience. Elle aurait aimé vivre ce moment en rêve pour savoir sa réaction mais non, cette fois elle devait patienter. Day souriait de toutes ses dents, heureuse d'avoir réussi la surprise de son amie. Qu'allait-elle dire?

Plus le temps passait, plus je trouvais les journées amèrement longues. Depuis quelques temps, je planchais pour résoudre quelques problèmes qu’avaient certains étudiants. Et comme je n’étais qu’une vulgaire scientifique à leurs yeux, ils me méprisaient. Comme si moi je les méprisais parce qu’ils sont devenus ce que je voulais devenir. Une haine sans fin, j’en ai bien peur.

Aujourd’hui était une journée étrange, je m’étais réveillée il devait être 6 heure du matin, moi qui n’appréciait pas faire le coq… 7 heure était une heure raisonnable, mais 6, c’était … terrible. Donc aussitôt debout, je me lançais vers une douche de bon matin. Mes cheveux lavés, j’en avais profité pour les chérir un peu, une journée dingue m’attendait encore. Ce matin, à 8h30 j’avais un cours de biologie ou plus exactement c’était de la dissection. Dissection d’une grenouille avant le midi, très appétissant. Ensuite, je passais un peu de temps dans le labo pour poursuivre un petit truc que j’avais débuté quelques jours avant, une mutation tournait plus ou moins bien… À midi, j’avais quitté le labo de mon cœur pour me diriger vers l’autre amour de ma vie : des pâtes. Dans un petit restaurent italien, les patrons me connaissaient bien, tout comme la bibliothécaire. Dans l’après-midi, 3 heures de philosophie, Labo, on mange notre petit lunch et on repart pour un cours de Science de la nature de 4 heures, quelques heures à passer dans le laboratoire et je rentrais à l’heure qui me convenait, ce soir, c’était 22 heures.

Je rentrais à l’appartement à pieds, je comptais appeler maman mais finalement, il était trop tard, je ne voulais pas la réveiller. Tant pis, un appel de bonne heure le lendemain s’imposerait. Je montais lentement les marches menant à notre appartement à moi et Daisy pour faire ça le plus silencieusement possible, je ne voulais pas la réveiller ou abîmer tous ses efforts afin de s’endormir. Mes clés glissaient doucement dans la serrure puis j’ouvris la porte le plus silencieusement. Surprise! Une main s’était avancée plus vite que moi, l’avais-je réveillée? Mais non, effectivement… Surprise, je ne comprenais pas trop ce qui se passait…

Ma vision fut brouillée, bon. Une surprise, parfait! Lorsqu’elle remit mes yeux en liberté, j’observais autour de moi avec un grand sourire, elle avait fait le souper… Tellement gentille. Depuis le début de notre colocation, je devais avouer : je n’étais pas la personne la plus sociable étant donné que j’étais souvent absente mais tout de même, ça me faisait du bien de savoir qu’elle m’appréciait. Un grand sourire se forma sur mon visage avant que je la serre dans mes bras avec un grand sourire en sautillant presque sur place malgré mon interminable fatigue.

- Merci, Daisy. C’est adorable de ta part!

Je ne savais pas quoi dire d’autres. C’était… stupéfiant! J’adorais ma coloc’ même si parfois, elle me réveillait en pleine nuit avec un cauchemar à cause de ses rêves prémonitoires. Mais à chaque fois, j’allais la voir et je la serrais contre moi pour la rassurer. Ma mère m’avait toujours dis que j’avais hérité de cet instinct maternel, c’était une bonne chose à mes yeux.

Si Daisy avait eu l'idée de faire cette petite surprise à Macarena, c'est parce que sa coloc' lui avait parlé de ses petits soucis de labo et qu'elle terminait tard tous les jours depuis une bonne semaine. Day était du genre à choyer ses amis et Maca en faisait partie. Elle ne devait pas avoir la vie facile en ce moment et Daisy s'était dit qu'elle aurait bien besoin d'un peu de soutien. Elle-même avait terminé les cours assez tôt, à 18h, et avait donc pu préparer un repas digne de ce nom. Pas comme les sandwich qu'elle mangeait régulièrement, ou les infames repas du restaurant universitaire. Day était plutôt douée côté repas, puisqu'elle voyait ça comme une expérience scientifique. Oui oui, les sciences l'obsédaient ! Il suffisait de mélanger plusieurs ingrédients et de voir quel résultat en ressortait.

Lorsque Macarena entra et que Daisy lui laissa découvrir sa surprise, on aurait dit deux enfants. L'une avait les yeux pétillants et un sourire candide, l'autre sautillait sur place avec un immense sourire. Macarena la serra dans ses bras et cela lui fit plaisir. Même si sa coloc' semblait fatiguée, elle était tout de même heureuse de sa surprise et c'était génial. Les traits tirés de son amie l'inquiétèrent un peu, mais les questions viendraient plus tard. Pour le moment, Daisy profitait du bonheur que sa surprise avait produit.

De rien, ça me fait plaisir.

En plus, Maca prenait soin de Daisy lorsque celle-ci faisait des rêves peu attrayants. Car certains rêves n'étaient pas vraiment des rêves, mais plus des cauchemars. Day ne les contrôlait pas et elle ne se réveillait pas avant que son inconscient ne le décide. Son don pouvait donc lui faire faire voir des choses horribles dont elle ne pouvait se débarasser. Malgré tout, le soutien de Macarena lui était très utile et Daisy souhaitait la remercier pour cela.

Lui prenant la main, elle la fit s'asseoir à table. L'entrée y était déjà déposée. C'était une salade composée, avec pleins de choses dedans. De la vinaigrette attendait dans un bol à côté du plat à salade. Ce n'était pas un menu quatre étoiles, mais un repas équilibré leur ferait du bien. Daisy alla prendre la bouteille d'eau et revint, l'air gêné.

Désolée, on n'aura pas de champagne... De l'eau, ça te va? Sinon, je vais acheter quelque chose de mieux...

Si je parlais de mes quelques problèmes à ma colocataire, je ne lui disais pas tout non plus, je ne voulais pas l’inquiéter. En fait, la majorité des problèmes m’était confié alors que moi, je gardais tout pour moi. Ma mère me disait qu’à porter le fardeau des gens à leur place, ça me rendrait malade et que je devrais consulter un psychologue, selon elle, ce n’était pas normal non plus d’être aussi présente pour ses amis à des heures insensées comme je le faisais. Peut-être était-ce sa nature italienne qui reprenait le dessus? Bref, ça ne me regardais pas vraiment…

Lorsque j’étais plus jeune, maman avait toujours de la difficulté à payer tout, nous n’étions que deux, mais encore… Elle n’avait pas décroché son Bac, ses études lui rongeait tout son argent et il lui restait à me payer des trucs et s’en payer. J’ai trouvé un emploi dès l’âge de 15 ans pour pouvoir l’aider, elle refusait mon argent mais bien souvent, je me reprenais en lui glissant dans son portefeuille… Elle avait besoin de cet argent, elle n’était que serveuse dans un petit café et dans un restaurent et devait survivre pour nous deux… Je glissais environ une fois par semaine un petit vingt dollars, mine de rien : ça l’aidait beaucoup pour subvenir à nos besoins et elle ne s’en rendait pas compte. Je réalisais alors que j’étais importante. Mais au fond, je doute qu’elle l’ait su finalement…

Avec Daisy, c’était différent et j’aimais ça. Je n’avais pas besoin de lui donner l’argent, elle survivait par elle-même et savait bien des choses que d’autres ignoraient… Ce n’était pas ma meilleure amie mais à vous dire la vérité : ce n’était pas loin. Elle en savait long sur moi… Entre autre que mon prénom était Macarena, bien entendue, elle avait promis de ne pas le dire : encore heureux. Rares étaient les gens au courant, et encore heureux. Outre ce fait, elle savait que ma famille n’avait jamais roulé sur l’or et je savais qu’elle avait des frères et qu’elle s’en occupait bien, mais à mon avis, ça ne l’empêchait pas d’être féminine, un bon point.

En ce qui concernait la bouffe à l’université : autant ne pas en parler. Nous n’avons pas beaucoup de temps et par conséquent : moins de choix. Le bœuf et les patates avec les petits légumes sautés : plus de temps pour ça. Bien entendu, certains tentaient de s’amuser avec l’alcool : pas moi. Je savais à quel point c’était difficile le lendemain et de revenir sur terre. Depuis mon entrée à l’université, j’essayais d’éviter toute distraction.

Je m’assois poliment à table avec un large sourire malgré mes longs traits fatigués. L’entrée était présente et mes yeux pétillaient d’excitation, comme un enfant à Noël, effectivement. Ça faisait un bon moment que je n’avais pas mangé normalement… Lorsque Daisy partie pour revenir avec une bouteille d’eau, je lui fis un grand sourire.. « Désolée, on n’aura pas de champagne… de l’eau, ça te vas? » Bien entendu que ça lui allait! Quelle question!

- Voyons, rassis-toi! Sois tranquille, moi de l’eau ça me convient. Tu m’aurais apporté un café, ça m’aurait peut-être un peu … laisser sur ma soif mais de l’eau c’est parfait. Et en plus, à cheval donné, on ne regarde pas la bride. Salade?

Je venais tout juste de me vider un peu de salade dans mon petit bol aux côtés de l’assiette pour ensuite mettre un peu de vinaigrette et tendre la salade à mon amie avec un large sourire.

- Je sais que je suis peu présente ces temps-ci mais je travaille très fort à trouver un nouveau moyen pour sauver quelques vies. Je dois tout tester et avec l’équipe qui est en période d’examens, je préfère me concentrer sur le labo… On ne peut quand même pas laisser les gens se débrouiller seuls avec leur mutation, ça serait insensé et impoli de notre part… Mais toi, tu fais quoi ces temps-ci? Tes rêves ça va mieux on dirait… vrai?

Lorsque Macarena avait des problèmes, Daisy voulait toujours l'aider, lui apporter son soutien. Mais si elle voyait que sa coloc' ne voulait pas en parler, elle n'insistait pas. Au fil du temps, les deux jeunes femmes s'étaient confiées pas mal de choses, en particulier sur leurs familles respectives. Daisy savait donc que Maca ne venait pas d'une famille riche et qu'elle avait aidé sa mère à de maintes reprises. Et Macarena savait que Daisy avait des frères plus grands qu'elle et qui l'éducaient mais à qui elle faisait à manger. En fait, elle faisait toutes les tâches ménagères, tandis que ses frères lui inculquaient les règles de vie en société. Tout fonctionnait à merveille entre eux. Mais à un moment donné, Day avait dû les laisser se débrouiller seuls, les laisser vivre leurs vies sans elle. La séparation avait été dure et compliquée, mais Daisy leur donnait des nouvelles très souvent.

En arrivant à l'université, Day s'était sentie un peu perdue. Mais elle avait vite pris ses marques. D'abord, les cours lui plaisaient énormément. Et puis, elle avait emmenagé dans cette chambre avec Macarena. Toutes deux s'étaient entendues tout de suite et cela avait permis à Day de prendre ses marques et de se sentir intégrée. Leur amitié était très forte et Daisy comptait beaucoup dessus. Macarena s'assit alors à table et lui assura que de l'eau lui convenait parfaitement. Elle venait de se servir de la salade et en proposa à Daisy qui venait juste de s'asseoir. Celle-ci prit le plat à salade avec un sourire et s'en servit.

Merci. Un bon repas ne nous fera pas de mal, pas vrai? Je n'en peux plus des sandwichs !

Daisy versa de la vinaigrette sur sa salade, mélangea avec sa fourchette et son couteau. Elle piqua ensuite une tomate et commença à manger, tout en écoutant Maca. Celle-ci lui parlait de son labo, ce qui intéressait toujours Daisy. Elle qui était du côté des cobayes, aurait pourtant aimé être une scientifique. Malgré tout, elle avait une chance de faire avancer la science et c'était déjà très bien.

Tu as parfaitement raison, les nouveaux mutants ont besoin de soutien. Au début, les dons ne sont vraiment pas simples à gérer. Mais tu devrais penser à te reposer, ils peuvent très bien se débrouiller un peu sans toi!

Day s'inquiètait vraiment des traits fatigués de Macarena. D'accord, tous les autres scientifiques étaient en période d'examen, mais ce n'était pas une raison! Les mutants étaient certes perdus au début, mais pas au point de devoir laisser quelqu'un s'occuper d'eux et ne pas dormir.

Moi, ça va. Je m'exerce à contrôler mes rêves, ce qui est un peu éreintant et me donne des maux de crânes... Mais je veux réussir à comprendre comment mon don fonctionne. Et puis, j'ai l'impression de mieux dormir.

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